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Gestion des conflits : LA PART DES CHEFS COUTUMIERS

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la justice et à la réconciliation dans les régions Nord (PAJR phase 2), l’Observatoire des droits humains et de la paix (ODHP), en partenariat avec Diakonia-Mali a organisé, la semaine dernière à l’ex-CRES (Centre régional d’énergie solaire) à Badalabougou, un atelier de restitution du rapport de l’étude sur les mécanismes de gestion des conflits.

 

docteur abdoulaye sall crie 2002 maliCette étude avait été recommandée par le forum national sur le rôle de la justice dans le processus de réconciliation nationale, organisé les 17 et 18 février 2015 au CICB par l’ODHP en partenariat avec Diakonia. Réalisée par le chercheur malien Aguissa Ag Mohamed, elle propose un répertoire actualisé et une cartographie des mécanismes de gestion des conflits dans les trois régions du nord (Kidal, Tombouctou et Gao).
L’atelier de restitution a regroupé une cinquantaine de participants composés d’hommes de droit, de sociologues, d’anthropologues, d’autorités traditionnelles de plusieurs aires culturelles de Bamako et des régions. Les travaux étaient dirigés par Abdoulaye Sall, ancien ministre et président de CRI 2002.
L’étude est un document de 50 pages comportant trois grandes parties : la typologie des conflits, les différents mécanismes de gestion et les domaines de compétences. « A la recherche d’une justice équitable et accessible : telle est l’idée centrale qui sous-entend cette étude consacrée au rôle des autorités coutumières en matière de régulation des conflits dans les régions du nord de notre pays », a expliqué le président du conseil d’administration de l’ODHP, Abraham Bengaly.
Relevant qu’aujourd’hui tout le monde s’accorde sur la contribution importante que les autorités coutumières apportent en matière de régulation des conflits, Abraham Bengaly a souligné que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale prévoit une place importante pour les institutions coutumières dans un souci d’efficience et d’efficacité. En effet, les dispositions du chapitre 14 dudit accord consacrent la revalorisation du rôle des cadis dans l’administration de la justice et la valorisation du statut des autorités traditionnelles.
Toujours selon le président du conseil d’administration de l’ODHP, le rôle des institutions traditionnelles pourrait être double : d’une part contribuer à la régulation des conflits dans une acception générale, et d’autre part servir de relais pour l’appropriation par les populations des dispositions prévues dans l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Conformément à sa vocation, le Groupe de recherche action (GRA) de l’ODHP initiera bientôt la réflexion sur les enjeux majeurs de la formalisation du rôle des autorités coutumières en matière de régulation de conflits. Selon Abraham Bengaly, cette réflexion contribuera à la mise en œuvre des dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation à travers notamment des propositions concrètes de prise en compte des dispositifs traditionnels et coutumiers dans la réforme de la justice en vue de la rapprocher des justiciables sans préjudice du droit classique organisé par l’Etat.
Le chef coutumier de Gao a fait un bref rappel historique du rôle des chefs traditionnels dans la prévention et la gestion des conflits dans notre société qui, dans son éthique et sa forme sociale, demeure un creuset très riche de sa pluralité ethnique. Mais aujourd’hui, l’avènement d’une nouvelle lutte des classes créée par la gouvernance et la politique a perturbé les valeurs culturelles de notre société. C’est pourquoi, selon lui, il est impératif que les valeurs dans nos communautés soient reprises par les chefs afin que ceux-ci jouent pleinement leur rôle de régulation de la vie.
« Nos populations ont toujours partagées toutes les valeurs sociales, culturelles et économiques dans une communion de fraternité et de respect réciproque », a développé Moussa Soma Maïga.
Pour le secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, le Dr Fatoma Théra, aux cotés et en synergie avec la justice classique, la résolution des problèmes nés de la crise passe aussi par le recours à une justice transitionnelle capable de panser les plaies sans aucunement se substituer à la justice classique ou empiéter sur son domaine de compétence.
S. TANGARA

source : L’ Essor

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