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Gestion de l’hécatombe de Mina : Quand le ministre des cultes et le directeur du hadj se livrent au pingpong

Notre pays, à l’instar du reste de la Oumma islamique, a été endeuillée par la tragédie survenue dans la vallée de Mina, en Arabie, le 24 septembre, jour de l’Aid El Adha. Deux semaines après ce drame, le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Hass Diallo et Abdoul Aziz Maïga, directeur du Hadj, sont toujours incapables de fournir aux familles et au peuple malien un bilan fiable du nombre de pèlerins décédés et disparus. Leur stratégie : désorienter les parents des victimes en se livrant en une sorte de pingpong pour clore le débat.

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Une chose est de résumer le drame de Mina à la foi. Une autre est d’éclairer la lanterne des populations sur le nombre de pèlerins maliens ayant effectué le Hadj cette année 2015, sur le nombre précis de décès et de disparus. Donc la vérité. Hélas ! Chaque jour qui passe semble éloigner, non seulement les parents de l’hécatombe de Mina, mais aussi le peuple malien qui aspire à l’éclosion de la vérité.

La moindre des choses que le gouvernement de Modibo Kéita pourra faire, à commencer par son ministre des affaires religieuses et du culte, est de donner un bilan précis sur les événements.

Aujourd’hui, les cœurs sont meurtris, certains sont affectés psychologiquement, ne sachant pas quoi faire, sur le décès ou non de leurs parents. Bref une litanie d’inquiétudes. Au lieu de soulager les parents, le ministre Diallo ayant un cœur plus dur qu’une pierre, a choisi de minimiser les événements en les résumant en la foi. L’on ne comprend pas pourquoi un tel ministre, soit-il, s’obstine à taire la vérité sur un drame qui affecte à jamais les cœurs.

Selon Malik Konaté, le collectif des familles des victimes de Mina, dont il est le porte-parole, le ministre Thierno a refusé de leur fournir la liste globale des 11000 pèlerins maliens 2015 et leur a fait savoir que sur les 135 agences de pèlerinage, seules 34 sont enregistrées au niveau de son département.

En tout état de fait, cautionner qu’une affaire aussi sensible qu’est le Hadj échappe à la maîtrise du département relève de l’ironie. De quel département dépendent les 101 agences restantes, à considérer comme fictives ? Ce questionnement prouve à suffisance que le ministre Diallo n’a pas la maitrise des missions à lui assignées. Et cela se comprend. Pour qui ne le sait pas, Thierno Amadou Hass Diallo est un ministre, qui serait imposé au Chef de l’Etat par un influent homme religieux. Ce ministre dévoile son incompétence aujourd’hui dans la place publique, de par sa gestion du département, mais surtout de cette hécatombe de Mina qui a fait des morts avoisinant 200.

Pis, le ministre refuse et se dit incapable de convoquer toutes les agences de voyage pour plus d’informations sur les pèlerins, alors que celles-ci relèvent de son département. Il est allé loin en jetant les accusations sur les autorités saoudiennes, ce qui lui a  non seulement valu des diatribes de nos autorités qui ont lu en ses dires lors de sa conférence de presse du  dimanche surpassé une gangrène à la politique du régime. Lequel a du censurer la publication des éléments de ladite conférence sur la chaine nationale, l’ORTM. Ne sachant où mettre la tête, le ministre Diallo a dû renvoyer le collectif des familles des victimes de Mina au directeur de la Maison du Hadj, Abdoul Aziz Maïga, pour retrait de la liste des pèlerins. Ce que ce dernier a refusé de faire, car son chef de tutelle, qu’est le même ministre, ne l’a pas convoqué afin de débattre de l’affaire. Attendant les ordres du ministre pour se prononcer, le monsieur Chef de Hadj a, à son tour, renvoyé le collectif au ministre. Un jeu de pingpong, dont la balle est le collectif, se joue entre le ministre Diallo et monsieur Maïga. Le ministre et le directeur du Hadj n’ont trouvé mieux que de jouer sur le sentiment des victimes plutôt que de les accompagner.

Comme le PARENA l’a recommandé lors de sa conférence de presse du vendredi dernier, le gouvernement doit : prendre ses responsabilités en publiant au plus vite la liste des victimes, s’inspirer de l’action des groupes de citoyens et de jeunes (notamment ceux de Bako-Djikoroni) qui œuvrent à retrouver et identifier des disparus maliens, et fermer certaines agences.

Quant au ministre Thierno Hass Diallo, dont la femme a été citée dans des affaires de visa ou d’agence de pèlerinage, ce qu’il a d’ailleurs démenti, il doit faire les frais de cette situation, en démissionnant  purement et simplement. Au cas contraire, présenter ses excuses au peuple malien pour ses propos grossiers.

Dieumerci C. AKPITISON

Source: Lesoft

 

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