Oumar Mariko, président du parti solidarité africaine pour la démocratie en Afrique (SADI) et du mouvement démocratique et populaire (MDP) s’est exprimé, le mercredi 2 juin, sur la situation du Mali. L’occasion pour lui d’annoncer son divorce avec les militaires.
À la différence des gens qui trouvent juste ce coup de force mené par les militaires, Dr Oumar Mariko se dit convaincu qu’il s’agit d’un problème de sauvegarde d’intérêt particulier par les militaires. Le conférencier a rappelé que les gens n’ont pas combattu IBK parce qu’ils le détestaient. Mais le régime a été combattu à cause de la situation chaotique due à la mauvaise gouvernance. Même si Ibrahim Boubacar Keita n’est plus au pouvoir, l’ex-député de Kolondièba reste ainsi sûr que rien n’a encore changé. D’ailleurs, il trouve que le pays n’appartient pas au peuple, parce que les citoyens ne peuvent plus se rendre à Gao, voire dans d’autres régions sans problème. « Les citoyens lambda ne peuvent plus se rendre dans ces localités avec l’appui du pays. Pour que les citoyens se meuvent pour ces régions du nord ou du centre, il leur faut l’aide des forces étrangères, alors que les personnalités étrangères s’y rendent facilement. Ce qui, ajoute le politicard, veut dire que le pays ne nous appartient pas ». Ainsi, il suppose qu’il y a, au Mali, deux sortes de démocratie : la démocratie des riches, et celle des pauvres. De l’indépendance à nos jours, dit-il, le Mali ne connait que la démocratie des riches. Ce qui l’amène à dire que le combat pour la libération nationale doit se faire à présent.
Parlant de détention de l’ex-président Bah N’Daw, Oumar Mariko laisse entendre : « Bah N’Daw m’a appelé trois fois quand il était détenu par les militaires. Il a pleuré lors de notre entretien téléphonique, quand je lui ai posé la question à savoir s’il avait vendu le Mali. Il m’a dit qu’il n’y avait rien entre lui et les militaires, si ce n’est pas un problème de poste ».
Au sujet des 150 millions qu’il percevait à la fin de chaque mois, Bah N’Daw disait qu’il envoyait 50 millions, chaque mois à Ménaka, a révélé le conférencier. Au cours dudit entretien téléphonique, Oumar Mariko explique que Bah N’Daw a précisé qu’une embuche lui a été tendue, lorsqu’il a été en France pour rencontrer Emmanuel Macron. « Bah N’Daw m’a dit au téléphonique que Soumeylou Boubeye Maiga et autres lui avaient convié pour une rencontre au moment où il était en France pour le sommet des Chefs d’Etat. Il me confirme avoir refusé de les rencontrer. Il m’a dit qu’il leur a proposé ladite rencontre une fois à Bamako, c’était pour éviter les gens de dire qu’il complotait avec les Soumeylou », a déclaré le président de SADI. A en croire Oumar Mariko, le président sortant de la Transition lui a révélé : « Les élections s’approchent, et les départements ministériels ne bougeaient pas. De ce fait, j’ai appelé le ministère de la justice à quelques reprises pour lui demander d’ouvrir les dossiers en vain. C’est pour cette raison que j’ai envisagé le remaniement ministériel ».
A cet effet, certains membres du gouvernement ont refusé de quitter leur poste, chose qui a déplu Bah N’Daw qui, à son tour, s’est opposé, selon l’honorable Oumar Mariko.
Le président du Sadi a profité de cette conférencière presse pour se prononcer sur la relation Mali-Russie. Selon lui, la Russie n’a envoyé aucun équipement pour le Mali. « L’information qui circule est fausse, la Russie n’a envoyé aucun équipement militaire aux militaires », a indiqué l’opposant éternel.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali