Au cours d’une conférence de presse tenue ce samedi, l’Action Républicaine pour le Progrès (ARP) a fait des propositions de sortie de crise au Mali. Pour ce groupement politique, au-delà du 27 février 2022, la conduite des affaires de la transition doit être confiée à nouvelles autorités civiles et consensuelles.
Dans son intervention, l’ARP s’est prononcé tous les sujets d’intérêt national. Selon ce groupement politique, sur le plan institutionnel, le pays se trouve dans une situation de crise institutionnelle où toutes ou presque toutes les institutions se trouvent hors la loi ( le Haut Conseil des Collectivités Territoriales en illustration…).
Sur le plan sécuritaire, l’ARP a indiqué que « le Mali se trouve dans un état d’insécurité né de l’incursion des groupes armés du MNLA qui ont finalement favorisé l’installation de néo djihadistes, de narcoterroristes et des forces de désordre de tous genres ».
Les conférenciers ont profité de cette occasion pour fustiger l’augmentation effrénée des prix des denrées de premières nécessité (Pain, Sucre, Huile, Lait, Viande…) et les mouvements des partenaires sociaux (Banques, assurances, stations d’essence…) alimentent la colère et les tensions sociales. « En outre, nonobstant certaines manipulations de l’esprit, le Malien ressent de plus en fortement les effets de l’embargo imposé par la CEDEAO. Bien évidemment, tout indique que les jours qui suivent s’annoncent intenables », a déclaré Dr Modibo Soumaré. Aussi, l’ARP dit avoir constaté l’inactivité des organes de la transition dans leur forme, leur composition, leur programme actuel à résoudre les problèmes surtout à atteindre l’objectif principal à savoir l’organisation d’élections crédibles et transparentes ; l’inadaptation du mandat des forces étrangères à la situation actuelle ; l’absence d’inclusivité de la transition qui semble suivre les recommandations et la stratégie d’une seule force politique sans grand discernement.
Les propositions de l’ARP
Après dénoncé les difficultés de l’heure, l’ARP a fait plusieurs propositions pour une sortie de crise. Elles sont, entre autres : l’instauration d’une union sacrée autour de l’Armée nationale qui ne devrait souffrir d’aucun clivage en ces moments si difficiles de la vie de la nation ; le réarmement moral des militaires pour faire face aux questions sécuritaires et une réflexion lucide sur le rôle des milices d’auto défenses dans ce contexte inédit ; la mise en Mettre en œuvre les conclusions du Dialogue National Inclusif, une feuille de route pour mieux répondre aux aspirations du peuple malien, dans la perspective de la nouvelle refondation tant souhaitée ; l’application des 03 principes de fonctionnements souhaités pour la réussite la transition (Neutralité, inclusivité et consensus) ; la réinstauration du cadre de concertation des partis politiques avec le ministère de l’administration territoriale ; l’application des conclusions des ateliers tenus avec le ministère de l’administration ;la déconnexion du chronogramme de la transition de tous débats de liés aux ANR (assises nationales dites de la refondation) ; œuvrer pour un dialogue politique pour le Mali qui devrait être une boite à idées et un grand cadre de proposition et de synthèse ; le maintien et renforcer la position du Mali dans le concert des nations à commencer par la CEDEAO et même en renforçant notre collaboration avec les pays membres de la CEDEAO et au-delà avec tous les partenaires internationaux ; la mise en place un accord politique de réconciliation et un chronogramme raisonnable de retour à l’ordre constitutionnel ; la proposition d’un chronogramme réaliste à la CEDEAO pour faire lever sanctions qui frappent notre pays et mettre fin à l’isolement diplomatique de notre pays.
Sur le plan international, l’ARP propose la révision du mandat de la MINUSMA pour lui donner un mandat plus robuste (plus offensif dans la lutte contre le terrorisme) et l’élaboration d’un nouveau pacte avec la communauté internationale pour restaurer une guerre totale à l’insécurité en Afrique de l’Ouest.
L’ARP tient au respect de la durée de la transition
Même si le gouvernement dit être impossible d’organiser les élections en février, l’ARP tient au respect des 18 mois de la transition. Passé ce délai, le groupement politique de Tiéman Hubert Coulibaly propose de nouveaux dirigeants à la tête du pays. « C’est pourquoi, au-delà du 27 février 2022, l’ARP propose que la conduite des affaires de la transition soit confiée à nouvelles autorités civiles et consensuelles. Les autorités actuelles ont joué à nous mettre devant le fait accompli d’une prolongation. Depuis que le Président et le Premier ministre actuels sont aux commandes, aucune action concrète n’a été entreprise dans le sens de la tenue des élections et du respect des délais. Ce qui prouve à suffisance que le retour à l’ordre constitutionnel n’est nullement inscrit aux priorités de leur agenda », a déclaré Dr Modibo Soumaré.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS