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Gestion de la Covid-19 par les autorités maliennes : Le Conseil National de l’Ordre des Médecins fustige sa « marginalisation »

Le Conseil national de l’ordre des médecins a dénoncé, au cours d’une conférence de presse tenue dimanche dernier,  la gestion chaotique de la covid-2019 par les autorités maliennes . Une gestion caractérisée par la violation de l’article de l’article 4 de l’Ordre des Médecins du Mali, l’insuffisance du personnel sanitaire, le retard dans le paiement des salaires et indemnités des agents de santé, la lenteur du test, manque criard de certains matériels… Dr Koné Maminatou Katilé et ses collègues qui ont fait plusieurs recommandations, ont invité les autorités à arrêter « la gestion politique de cette pandémie ».

L’ordre des médecins est, enfin, sorti de son silence pour dénoncer les difficultés liées à la gestion de la maladie à coronavirus. Les agents de santé ou « les soldats de la santé » comme les nomme la présidente de l’Ordre des médecins, sont confrontés à d’énormes difficultés. 150 parmi eux ont été testés positifs à la Covid. 5 ont rendu l’âme. C’est, en tout cas, ce bilan déplorable qu’a donné l’Ordre des Médecins. En plus d’être exposés à cette pandémie mortelle, les agents de santé, d’après les conférenciers, sont confrontés à plusieurs difficultés liées à la gestion de la Covid-19. C’est le constat qu’a fait l’Ordre des Médecins , à en croire Dr Koné Maminatou Katilé, après fait une visite dans les centres de prise en charge de la covid à Bamako.

Dr Katilé et  ses camarades reprochent aux autorités d’avoir fauté, dès le départ, dans la gestion de cette pandémie en ne demandant pas l’avis de l’Ordre des Médecins. L’article 4 de l’Ordre des Médecins indique : « L’avis de l’Ordre des médecins du Mali est obligatoire lorsqu’il s’agit de questions relatives aux bonnes pratiques professionnelles dans les établissements publics et privés de santé ». tel n’a pas été, selon Dr Koné Maminatou Katilé, le cas dans la gestion de la Covid-2019.

Ensuite, les membres du Conseil national de l’Ordre des médecins ont déploré le confinement à la maison pour lequel les conditions ne sont pas, selon eux, réunies.  « Des patients testés positifs retournement à la maison avec les moyens de transport en commun. Parce que les résultats mettent plusieurs jours avant d’être connus. A la maison aussi, ces malades vivent avec les autres membres de leur famille », regrette la présidente du CNOM. Les conférenciers ont également regretté la rupture des réactifs. « Les respirateurs sont quasi absents à Bamako et nous manquons de traçage  de cas de COVID-19 », laisse entendre Dr Alkadri Diarra, vice-président du  CNOM. Pour ces agents de santé, il est inadmissible que les  agents de santé ne soient pas en disposition de leurs salaires et indemnités à temps.

A son tour, Dr Alou Macalou, point focal de Covid-19, a dénoncé la lenteur du test Covid et celle dans l’application des recommandations  faites par le CNOM.

Les recommandations du CNOM

Les responsables du Conseil national de l’Ordre des Médecins ne sont pas limités aux simples dénonciations des conditions difficiles. Ils ont également fait des recommandations.

Dr Koné Maminatou Katilé, Dr Alkadri Diarra, Dr Macalou ont d’abord demandé à faire en sorte que « les agents de santé soient en première ligne » dans la gestion de la Covid. Ils ont, ensuite, sollicité la décentralisation de  la prise en charge des patients  en associant les centres de santé de référence et des structures privées en leur dotant d’équipements nécessaires. La création des centres de régulation avec des équipes de veille ; le développement de la recherche ; la disponibilité des outils informatiques pour le personnel de la santé ; le recrutement des médecins, infirmiers, hygiénistes ; faire recours aux  étudiants en 4ème années de réanimation ; l’implication des leaders religieux à travers la sensibilisations des fidèles ;  l’instauration du test rapide…ont été également recommandés par les membres du CNOM.

Par ailleurs, le CNOM a appelé les populations à respecter les mesures barrières.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS

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