Acte1 : la riposte sanitaire.
Depuis que le coronavirus a atteint son pic en Europe, l’Afrique est en effervescence et les mesures drastiques se font de plus en plus entendre par les gouvernements afin de préserver les populations.
Beaucoup ont misé sur des mesures fortes, certes à très fort impact social comme la mise à disposition d’une enveloppe financière au profit des populations pour leur permettre de maintenir leur niveau de vie malgré le coup porte à l’économie locale et même mondiale.
Une autre réalité est une forte demande des maliens pour que le Gouvernement prenne aussi des mesures d’accompagnement pour les soulager de la gestion de cette crise qui a bouleversé toutes les habitudes et à la limite appauvri toutes les ressources.
LE CONTEXTE MALIEN !
Aujourd’hui le Mali est un pays en guerre qui ne récolte plus d’impôts sur 2/3 de son territoire. Le contexte sécuritaire oblige l’Etat à consacrer des dépenses énormes à nos forces de défense et de sécurité (plus de 20% du PIB), cela est une réalité.
L’Etat malien serait-il capable soutenir une autre crise au moment où celle dite sécuritaire est mitigée même si les crises institutionnelles et politiques seront largement résolues à la fin de ces élections législatives ?
LES ACQUIS
« L’Etat est une continuité », en tout cas c’est cela que prouve la méthodologie d’approche du gouvernement Boubou Cissé dès l’annonce de la présence de ce virus sur le continent. En effet, depuis la crise Ébola, le Gouvernement du Mali a maintenu le dispositif de gestion de crise mis en place de sorte a pouvoir le réactiver en face de n’importe quelle crise avec un centre de coordination et de gestion pouvant se mettre en relation avec l’ensemble des régions du Mali en quelques clics et une base de données enrichies en termes de personnes ressources disponibles.
Le premier réflexe salutaire du chef du gouvernement,« sur instructions du président de la république », a été de réactiver ce dispositif en quelques heures et le rendre opérationnel en moins de soixante douze heures.
Ce dispositif prévoyait une cellule de coordination de crise et des antennes régionales, toutes équipées, logées et dotées en personnel et une stratégie de communication de crise qui aura permis de lancer immédiatement une communication opérationnelle de crise.
C’est ce même dispositif qui aura permis au Gouvernement d’identifier et de mettre à la disposition du ministère de la santé, un important lot de milliers de combinaisons pour le personnel de contact et le personnel soignants, de masques, de gants, de détergents, de gels, de kits de lavage de mains.
Ce lot comporte également des tentes sanitaires climatisées pour se déployer et accueillir les patients sur l’ensemble du territoire.
Tout ça pour une valeur estimée à plus de 300 millions de F CFA.
C’est sur la fiabilité de ce dispositif de crise, qui aura déjà fait ses preuves avec Ebola, que le président IBK a debroursé, sans attendre, les 6 milliards 300 millions nécessaires, tout simplement pour pouvoir déployer le dispositif opérationnel coordination et de gestion de crise cité ci-haut, avant toute autre forme d’évaluation.
Ainsi très rapidement, les différentes cellules ont mis en place le système d’information / communication de crise, réactiver les procédures de prise en charge, réévalué les besoins en intrants (équipements, personnel, produits pharmaceutiques et autres ressources…). Toutes choses naturellement prises en charge par le premier fonds de crise de 6 milliards 300 millions mis en place par le président IBK.
Acte2 : la méthode participative du Dr Boubou Cissé.
Pour le moment, le Mali privilégie les mesures préventives avec une forte communication sur les médias, les réseaux sociaux et sur le terrain y compris par le gouvernement que par la société civile.
L’aéroport a été fermé, un couvre-feu instauré, les horaires de travail réaménagés entre autres, mais les maliens s’attendent à un geste de la part du gouvernement comme dans les autres pays.
Et cela, le Gouvernement ne saurait y déroger, mais apparemment, la prudence de Boubou Cissé, comme à son habitude, lui recommandent d’échanger avec les acteurs et professionnels des différents acteurs impactant du pays.
Certainement qu’en décidant ensemble, des mesures d’accompagnement entre l’Etat, le secteur privé, la société civile et la classe politique, nous trouverons des mesures sur le long terme, applicable à tous, pour espérer atténuer les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie sur notre stabilité même.
C’est certainement la raison pour laquelle, depuis une semaine, il rencontre sans relâche le secteur financier, touristique, les PTFs, la MINUSMA, le secteur privé, la société civile afin toute action s’inscrive dans une dynamique globale impliquant tous les acteurs du tissu social, politique, économique et institutionnel du pays.
Car comme la dit Macron « nous on es en guerre », et une guerre se gagne avec toutes les forces vives de la nation.
La rédaction @Malibook
Acte3 : les mesures attendues.
Parmi les mesures attendues, à l’écoute des différents acteurs ayant participé aux échanges avec le premier ministre et les ministres concernés, nous pouvons pressentir entre autres : la suspension de certaines taxes fiscales et para fiscales, la mise en place d’un fonds spécial de garantie fourni par l’Etat pour soutenir les entreprises, la révision des taux d’emprunt bancaire, le gèle des agios ou autres frais connexes sur les prêts, la restructuration de certains prêts bancaires, la promotion des commandes publiques, la relance de certaines entreprises pour répondre à des besoins spécifiques de lutte contre le coronavirus, la subvention de certains produits de première nécessité, le renforcement du stock de sécurité alimentaire…
Pour décongestionner le tissu économique, le Gouvernement aurait également décidé de payer l’intégralité de la dette intérieure de 2019 sans délai (sous réserve de remplir toutes les conditions légales).
Toutes ces mesures, même légitimes, constituent un gros manque à gagner pour l’Etat, témoignent de gros efforts de part et d’autre, pour être durables et partagées de tous doivent réacquérir l’implication et l’adhésion de tous les acteurs.
Voici la vision managériale qui aura certainement manqué à la tête du Gouvernement pour que les maliens se sentent enfin impliqués dans la gouvernance et dans la gestion de l’Etat.
Le Gouvernement a également mis en place un fonds spécial pour soutenir la lutte contre le COVID19 qui compte aujourd’hui 256 millions offerts par des donateurs (source officielle). Ce fonds prévu pour les investissements sociaux auprès de nos communautés, laisse certains maliens perplexes même si le Chef du Gouvernement a rassuré que le fonds sera géré en toute transparence. Pour ce faire, il mettra en place une commission conjointe pour la gestion de ce fonds et composée avec la société civile, les services techniques, le secteur privé.
En tout cas, nous espérons que ce dispositif nous permettra de dépasser le cap du coronavirus et nous concentrer désormais à rebâtir notre nation.
SOURCE : Malibook
INFO-MATIN