La Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) était face à la presse samedi dernier dans les locaux de son siège à Bamako. L’objectif de cette conférence de presse était d’échanger avec les médias sur la situation actuelle du Mali. Elle a été une occasion pour la Cstm de donner son point de vue sur plusieurs questions intéressant la vie de la Nation. Il s’agit, entre autres, des négociations d’Alger, de la libération de l’otage français contre les terroristes qui étaient détenus à Bamako et la gestion catastrophique des affaires publiques de l’Etat.
Au cours de cette conférence de presse, le Secrétaire général de la Cstm, Hamadoun Amion Guindo, a tenu à lancer deux principaux messages. Le 1er a été adressé à la presse malienne. Pour M. Guindo, la presse doit continuer à mener son combat. Mais elle doit être plus offensive en allant à la recherche de l’information sur les questions intéressant la vie de la Nation, comme l’unité nationale et l’indivisibilité du Mali afin que les Maliens soient informés sur les enjeux des négociations actuelles.
Sur cette question des négociations d’Alger, Hamadoun Amion Guindo dira que les négociations en cours en Algérie ne sont que le prolongement de la visée des Français de vouloir occuper le territoire du Mali, et cela date de 1958. La Cstm dit non à ces négociations, car elles ne sont pas pour le bien du peuple malien. «Elles sont pour la réinstallation de l’ancien colonisateur dans le Nord du Mali pour des raisons économique et géostratégique. Car tout ce banditisme dans le Nord de notre pays est le fait de la France. La France n’est pas venue libérer le Mali, mais le Mnla, puisqu’après avoir libéré les régions de Gao et de Tombouctou, l’armée française a mis de côté l’armée malienne aux portes de Kidal et a aussi procédé à l’installation du Mnla dans cette région. Mieux, lors de l’attaque du 17 mai dernier, on a vu que les rebelles se sont fait aider par les Français pour prendre le dessus sur l’armée malienne», a-t-il expliqué.
Le second message a été adressé à la population pour qu’elle reste vigilante, car les informations venant des autorités constituent des pièges. Des pièges qu’elles-mêmes n’auront pas à régler aujourd’hui. Selon le Secrétaire général, il n’est jamais trop tard pour refaire du bien. C’est pourquoi il invite les Maliens à se mobiliser comme un seul homme pour dire non à cette situation.
Selon lui, 77% des Maliens n’ont pas élu IBK pour aller négocier et céder une partie du territoire, pour piller les caisses de l’Etat et pour promouvoir l’impunité. Car les ministres impliqués dans les affaires de détournements et de surfacturations sont toujours en fonction et mieux, la confiance qu’ils avaient, a même été renouvelée.
À en croire M. Guindo, «si nous avons été humiliés à Kidal, dans le Nord du Mali, à Bamako, nous avons été trahis. Pour mettre fin à cette situation, la Cstm propose aux Maliens d’imiter le peuple burkinabè qui, malgré les 27 années de Blaise Compaoré au pourvoir, a dit stop». Parlant du bilan des 18 mois d’IBK à Koulouba, Hamadoun Amion Guindo dira qu’il est catastrophique, car certains actes du régime sont inédits. «Il y a eu un désastre sur le plan économique qu’on a jamais connu et on voit aujourd’hui des terroristes qu’on libère et certains sont devenus des députés à l’Assemblée nationale», a-t-il conclu.
André TRAORE