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Génocide : le Rwanda se souvient

Il y a vingt ans, jour pour jour, débutait la campagne d’extermination des tutsis par leur compatriotes. Le dernier génocide du 20ème siècle fera près d’un million de morts

 

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« Il faut abattre les grands arbres ». C’est par cette phrase que les initiateurs du génocide ont donné le coup d’envoi du plus grand massacre de populations civiles sur le continent africain. La veille, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, présidents du Rwanda et du Burundi voisin, meurent, lorsque leur avion, qui s’apprêtait à atterrir à Kigali, est abattu par un missile. C’est l’élément déclencheur du génocide, aux dires des historiens. Une guerre civile sévissait à l’époque dans le pays, opposant le gouvernement rwandais, constitué de hutus, au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d’être essentiellement « tutsi ».

Trois mois d’horreur
L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité tutsi, ont perdu la vie d’avril à juillet 1994. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour. Il convient de souligner qu’un génocide n’est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à l’époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l’ONU. Cette convention définit qu’un génocide est « commis dans l’intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel ».

La discrimination rwandaise entre Hutus et Tutsis, qui a atteint un point culminant en 1994, s’est construite dans un processus historique complexe entre la réalité de la population du Rwanda et la façon dont les colonisateurs d’une part, et les divers Rwandais d’autre part, l’ont perçue et expliquée. Dans cette Histoire du Rwanda se sont surajoutés de façon déterminante les avantages politiques successifs que ces divers acteurs ont cru pouvoir tirer de cette discrimination, de 1894 (date des premiers contacts entre des Européens et le roi issu des Tutsis du Rwanda) à 1962 (date de l’indépendance du Rwanda), puis jusqu’en 1994 (période dominée par des Républiques dites hutus).

Se souvenir pour pardonner et avancer ensemble
20 ans après, les plaies dont encore vives et au Rwanda, le génocide est encore, malgré les efforts de réconciliation, un sujet tabou. Ce sont donc des commémorations empreintes d’une grande solennité qui ont démarré ce 7 avril 2014. La toute première activité s’est déroulée au mémorial de Gisozi. Le présidént Paul Kagame y a allumé une flamme du deuil à l’aide d’une torche qui a parcouru le Rwanda depuis trois mois. Celle-ci devra y brûler durant les cent jours en rappel de la durée du génocide.

Cet anniversaire est placé sous le thème « Souvenir, unité, renouveau ». Les commémorations « sont un temps pour se souvenir des vies perdues, faire preuve de solidarité avec les survivants et nous unir afin que cela n’arrive plus jamais, au Rwanda ou ailleurs », peut-on lire sur le programme officiel. Elles prendront fin le 4 juillet, date anniversaire de la prise de Kigali par les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), commandés par Paul Kagamé, qui allaient mettre fin au génocide. Chaque année, l’anniversaire des massacres est une période douloureuse parfois marqué par des “ihahamuka”, crises traumatiques incontrôlables, parfois collectives, où se mêlent cris, larmes ou épisodes proches de l’épilepsie.

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