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Gendarmerie territoriale de Boni : Une Brigade qui pille les populations

Et voilà, il a suffi d’une courte enquête de notre envoyé spécial à l’Est de la région de Mopti vers la frontière avec le Burkina Faso pour découvrir les actes hors-la-loi abusivement causés par des agents locaux de la gendarmerie nationale dans une zone où il n’y a ni eau ni électricité et où les populations ne comptent que sur la terre pour survivre.

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Certes, les longues journées d’occupation que connaissaient les pauvres populations de la zone du Gourma et du Séno ne sont plus d’actualité. A ce jour, même si plusieurs jeunes de la contrée avaient commis l’erreur de se faire enrôler dans les rangs de rebelles et jihadistes, personne n’ose s’afficher. On est conscient de la présence effective de forces de défense et de sécurité après l’offensive française de janvier 2013. Mais ici, le pire est que les populations de ces zones arides, où les eaux non traitées des quelques vieux puits sont rares et que les lampes à pétrole et panneaux solaires sont encore un luxe, les éléments de la  brigade de gendarmerie sur place, s’en tapent de leur sort et se croient en territoire uniquement conquis à leur seule cause.

Il faut rappeler qu’ici, on ne vit pratiquement que grâce à trois sources de revenus : l’agriculture, l’élevage et le petit commerce.

Cependant, après l’hivernage, les populations n’ont que le commerce des articles, des denrées alimentaires et du bétail pour assurer leur survie. Or, il nous revient que la plupart des brigades de gendarmerie, officiellement déployées pour la sécurité des populations, se sont érigées en bourreaux de ces dernières qui ne savent à quel saint se vouer.

L’exemple de la brigade territoriale de Boni est patent.

En fait, le village de Boni est la plus grande localité proche du Burkina Faso après Douentza. Là, jeunes désœuvrés, commerçants détaillants et transporteurs se contentent du colportage de céréales et de produits en général fabriqués au Mali vers le Burkina voisin. Pour y parvenir, ces produits dont le besoin se fait sentir à l’est, au Burkina et même vers la frontière sur le sol malien, sont transportés par des camions et véhicules tout-terrain, en général originaires du Burkina.

Mais le triste constat est que les gendarmes, en cas de présentation d’un camion chargé en voie de sortie, ne se contentent  pas juste de la fouille, mais exigent  des taxes aux commerçants sur tous les produits bien que fabriqués par les usines maliennes et légalement vendus au Mali.

« Même si vous chargez  du sucre SUKALA-SA, fabriqué à Dougabougou, vous êtes obligés  de payer cinq à dix-mille FCFA par tonne ou on vous décharge sur le champ, a témoigné un commerçant dans l’anonymat. Même si votre véhiculé dispose de tous les documents afférents, une fois à Boni, sans reçu ni laissez-passer, vous payez quinze-mille FCFA ou on vous met à la fourrière, alors que chez nous au Burkina,  les camions maliens qui y vont ne subissent aucune tracasserie tant qu’ils sont en règle, s’est indigné un chauffeur burkinabé. »

Effectivement, à Boni, la gendarmerie  s’est non seulement érigée  en Douane, mais a plutôt outrepassé même les compétences d’un poste de douane. « Je n’ai jamais vu des produits locaux, en voie d’être acheminés hors du pays d’origine se faire taxer si ce n’est ici, a persiflé un autre commerçant détaillant qui se rappelle désespérément de l’époque où les occupants faisaient juste leur loi sans s’immiscer dans les affaires commerciales des populations qui ne cherchent qu’à survivre. »

Gravement, en réplique, les commerçants burkinabés aussi qui importent les produits comme l’huile du Burkina, ont décidé de doubler, voire tripler leurs prix. Les raisons sont simples : pour s’acquitter des droits illégaux sur les véhicules à la gendarmerie de Boni, les propriétaires des véhicules sont obligés de doubler les frais de transport.  A leur tour, les commerçants aussi doublent leur prix pour faire face aux taxes payés sans aucun reçu de la douane puis aux taxes de sortie lorsqu’ils auront à exporter des produits maliens vers leur pays. Pauvres contribuables !

Ce qui, en substance, loin de Bamako où le Président IBK  ne cesse de décréter les ans en périodes de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.

Il faut le dire, longtemps le  Président Ibrahim Boubacar Keïta et son ministre de la sécurité Sada Samaké ont promis le changement aux populations. Et si toutefois, il y a besoin de mettre fin à la vraie corruption et aux abus causés par les forces de sécurité, l’endroit où le pire des cas se pose s’appelle Boni (Cercle de Douentza). Ici, les populations préfèrent rester seules que de se faire emprisonner par ces porteurs de tenues dont le salaire mensuel net n’excède pas 150.000 FCFA mais qui ont tous acheté des voitures en l’espace de douze mois d’installation.

En attendant de fixer le sort de ces agents impitoyables qui n’encouragent pas la paix et la quiétude, le ministère de la défense et celui de la sécurité doivent mener des enquêtes diligentes sur leurs agissements décriés par les populations.

Il faudra dès maintenant, les démettre tous de leurs fonctions afin de les remettre à la justice qui s’en chargera de fixer leur sort. En tout cas, pour la vérité, votre journal ne restera les yeux fermés sur aucun agent qui outrepassera ses prérogatives.

L’objectif de l’après guerre dans cette zone quasi-nord du Mali, est d’aider les populations à reprendre le goût du revivre-ensemble. Il s’agit d’aider les populations à ravoir la paix et la sécurité et non de les piller pendant qu’elles n’ont ni l’eau potable, ni électricité encore moins d’autres sources de revenus autres que le petit commerce et l’élevage en de telles dures périodes d’insécurité.

La Rédaction

redactionlarevelation@yahoo.fr

source :  La Révélation

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