L’intellectuel malien est prêt à tous stratagèmes pour avoir un poste honorifique. Ils sont nombreux aujourd’hui autour d’Ibrahim Boubacar Keïta. Conséquences ? Rien ne bouge. Malgré cela, ils s’en tirent bien d’affaires : belles voitures, belle résidence, bonne nourriture, habillés en Bazin brodé dernier cri, leurs enfants étudient dans les universités américaines ou françaises. Les soins médicaux se font en Europe. Au même moment, la pauvreté est là indicible.
Il y a un système qui a pris corps et âme sous la démocratie et qui refuse de prendre fin. C’est l’«oligarchisation» des postes juteux de l’administration publique, des associations de la société civile et des mouvements syndicaux des travailleurs par certaines personnalités qui n’entendent pas perdre la gestion du pays. Une pratique qui freine l’avancée de notre pays. Les Maliens dans leur majorité pensaient que l’élection du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta allait mettre fin au vieux système. Mais hélas ! Il s’enracine de plus belle.
L’administration transformée en oligarchie ne pourrait plus se moderniser tant que les vieilles pratiques persistent : détournement de deniers publics, corruption, utilisation abusive des biens de l’Etat, etc. L’intérêt de la nation ne préoccupe personne. Chacun pense à se servir. Rares sont les Maliens qui s’alarment de l’essor de notre pays. Chacun songe à soi d’abord. A quand le Mali ? C’est un clan qui dirige notre pays et se transmet le pouvoir. L’illustration la plus flagrante est le retour au gouvernement de certains cadres incompétents et véreux. La promotion des cadres à la retraite alors que les diplômés chômeurs foisonnent.
Le secteur des banques est la chasse gardée des fils à papa du régime. Une banque de la place tend à devenir la propriété d’une haute personnalité malienne. C’est à cause des intérêts personnels et sordides que le putsch du 22 mars 2012 a été récupéré par des hommes politiques malhonnêtes. Cette révolution du 22 mars était une occasion inespérée pour le peuple de se débarrasser des pilleurs de notre patrimoine. Les putschistes se sont laissés détournés par des juristes qui ont pris du temps pour produire une nouvelle Constitution.
Entre temps, les caciques de l’Adema, de l’URD, du PDES, du RPM et des FARE se sont mis en branle auprès des institutions onusiennes et de la CEDEAO pour un retour à la normale (ancienne Constitution de 1992). Ces juristes (3) de tous les régimes qui ont joué sur l’inculture des ex membres du CNRDRE se la coulent douce dans les hautes sphères de l’Etat. L’un d’entre eux est ministre de la Justice dans le gouvernement de Moussa Mara. Le second est l’avocat d’IBK dans l’affaire qui l’oppose à Tomi. Le troisième est nommé conseiller spécial à la présidence de la République.
L’intellectuel malien est prêt à tous stratagèmes pour avoir un poste honorifique. Ils sont nombreux aujourd’hui autour d’Ibrahim Boubacar Keïta. Conséquences ? Rien ne bouge. Malgré cela, ils s’en tirent bien d’affaires : belles voitures, belle résidence, bonne nourriture, habillés en Bazin brodé dernier cri, leurs enfants étudient dans les universités américaines ou françaises. Les soins médicaux se font en Europe.
Au même moment, la pauvreté est là indicible. Bamako compte plus de trois millions d’habitants reparties entre 70 quartiers. Tous les Maliens cherchent un toit dans la cité des trois Caïmans, aucun essor réel des villages n’est encore perceptible à cause des détournements de l’aide publique au développement.
Fatou CISSE
SOURCE: Inter De Bamako