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Gangrène de la corruption au cœur de l’Etat : Le méchage du Dr Abdoullah Coulibaly

On a coutume de dire chez nous que la plaie ne peut se guérir sur le pus. Cet adage a eu tout son sens hier, à travers le discours du Vice-président de la Fondation Forum de Bamako, le Dr Abdoullah Coulibaly, tenu à l’ouverture de la Table ronde sur le thème de « BONNE GOUVERNANCE- DEVELOPPEMENT- TRANSPARENCE». C’était au cours d’une cérémonie placée sous la présidence du Premier ministre Moussa Mara, en présence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux Mohamed Ali Bathily, du fondateur de Transparency International, Peter Eiguen, du Représentant de la Fondation Friedrich Ebert, Jan H. Fahlbusch.

Abdoullah Coulibaly

La Fondation Friedrich Ebert, le Forum de Bamako de l’infatigable Abdoullah Coulibaly et l’Institut des Hautes Etudes de Management (IHEM) ne pouvaient pas mieux choisir le timing d’une Table ronde sur le thème de « BONNE GOUVERNANCE- DEVELOPPEMENT- TRANSPARENCE» au Mali. Car au Mali d’aujourd’hui, ce sont les plus hautes autorités qui se trouvent sur la sellette, défrayant la chronique par des faits de détournements de deniers publics, de surfacturations, de délits d’initiés avérés au plus haut niveau de l’Etat. « … Le procès fait à la corruption comme étant l’un des facteurs du mal développement de nos pays, nous semble une nécessité impérieuse. Le fait de tenir, ici, au Mali, en ce moment, une Table Ronde sur « la BONNE GOUVERNANCE- DEVELOPPEMENT- TRANSPARENCE» est une illustration de cette nécessité, j’allais dire d’une certaine urgence », a indiqué Abdoullah Coulibaly, du forum de Bamako et de L’IHEM.
Cette Table Ronde donnera, dans notre pays, mais aussi ailleurs, dans la sous-région et dans le monde, un écho singulier à la journée internationale de lutte contre la corruption qui sera également célébré à Bamako, le 09 décembre.
Il crédite cependant le gouvernement malien d’une bonne foi, en voyant dans son choix de participer à cette rencontre, en ce moment, à la fois « un symbole et le signe d’une réelle volonté, celle de lier les actes à la parole, en plaçant la transparence et la bonne gouvernance au cœur de l’action publique », a souligné Abdoullah. Il note : « En acceptant également, il y’ a quelques semaines de se soumettre aux vérifications de ses partenaires multilatéraux, les autorités maliennes ont posé un acte de haute portée politique : Elles ont ainsi conforté le climat de confiance entre le Mali et la communauté internationale, en montrant que la lutte contre la corruption n’est pas seulement un slogan. Elle se déroule tous les jours, dans divers domaines, loin de la cohue, apportant sa pierre à l’édification de l’état de droit dans notre pays ».
Ironie ou simple rappel, le président de la Fondation Forum de Bamako a rendu « hommage au Président … Ibrahim Boubacar Keita qui a décrété l’ANNEE 2014 : ANNEE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ».
Nous vivons une époque fertile en concepts de tous genres. Si certains durent le temps des roses, d’autres par contre, s’enracinent, parce qu’elles finissent par épouser notre imaginaire. Il en est ainsi du concept de gouvernance, devenu à force, bonne gouvernance qui est apparu au cours des dernières années comme une exigence éthique et une nécessite politique pour un développement démocratique de nos pays. Ce concept s’est imposé dans la sphère politique comme dans le domaine économique, explique Abdoullah Coulibaly. « S’il a pris tant d’essor et suscité tant de débats – le nôtre aujourd’hui en est une illustration éloquente- c’est parce que le phénomène de la corruption auquel il est consubstantiellement lié a également pris une dimension d’une ampleur sans précédent », note-t-il. Au-delà de sa condamnation morale, la corruption est surtout anti économique, en ce sens qu’elle fausse la libre concurrence, sape les efforts de développement et ruine la confiance des investisseurs. Un exemple parmi d’autres, en accroissant de manière démesurée le cout des transactions par des surfacturations, elle alourdit de manière anormale les charges de l’Etat, donc la dette publique, dont le paiement est souvent renvoyé aux générations futures. C’est une raison supplémentaire pour la combattre, de manière efficace, méthodique et résolue, poursuit-il. « Les faits de corruption lorsqu’ils font les choux gras de la presse entrainent la défiance des citoyens envers leurs élus et leurs élites. Autre leçon, non moins importante, tirée des rapports de Transparency International, ce sont les nations les plus pauvres qui ont l’indice de perception de la corruption le plus élevé. On voit donc pourquoi l’Afrique a malheureusement une place de choix dans les statistiques liées à la corruption. Mais je m’empresse tout de suite de préciser que si la corruption est moins importante dans les pays développés, ce n’est pas parce qu’ils sont riches, mais parce qu’on y a consolidé l’état de droit, une justice saine et indépendante. La classe politique et la société civile sont plus engagées dans ces pays envers la défense de la chose publique », souligne-t-il.
B. Daou

Source: Lerepublicainmali

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