Trois hommes poursuivis pour avoir accusé le président Yahya Jammeh d’animosité envers les Mandingues ont comparu ce mardi devant un tribunal de Banjul.
Les trois prévenus, Ebrima Keita, Musa Fofana et Alasana Jallow, ont subi des violences en détention, selon leur avocat Abdoulie Fatty.
Mr. Fatty a affirmé que ses clients avaient été battus, menacés avec une arme et forcés à faire des aveux qui leur ont été dictés ou ont été écrits en leurs noms.
Les trois hommes sont accusés d’avoir tenu les propos incriminés en mai.
Selon l’acte d’accusation, aux alentours du 11 mai, les trois hommes ont reproché au “président de ne jamais avoir aimé les Mandingues”.
Des opposants en détention
Ils auraient également accusé les autorités d’avoir “enlevé” Solo Sandeng, un dirigeant de l’opposition arrêté lors d’une manifestation le 14 avril et décédé en détention peu après.
Dans un enregistrement audio obtenu par les médias, le président Jammeh a affirmé que tous les fauteurs de troubles dans le pays étaient mandingues.
“Tout Mandingue qui veut rejoindre ce groupe devrait essayer pour voir”, a-t-il menacé dans cet audio fait lors d’un rassemblement politique à Tallinding, à la périphérie de Banjul.
Yahya Jammeh est diola, ethnie commune à la Gambie et à la Casamance, la région sud du Sénégal, ainsi qu’en Guinée-Bissau, alors que le chef du Parti démocratique uni (UDP), Ousainou Darboe, en détention depuis le 16 avril, est mandingue.
Source: BBC