De violentes manifestations ont eu lieu ce jeudi matin dans plusieurs parties du territoire gabonais, selon le correspondant à Libreville de BBC Afrique.
Des manifestants ont installé des barricades sur les routes de la Zone des cocotiers, dans le quartier du Deuxième Arrondissement, dans la capitale.
Les bureaux du PDG, le parti d’Ali Bongo Ondimba, ont été incendiés à Mouila (sud) et à Oyem (nord).
Des biens privés appartenant à des proches du président déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de samedi dernier auraient été détruits par des manifestants en colère.
Plus tôt, dans la nuit de mercredi à jeudi, le quartier général du directoire de campagne de l’opposant Jean Ping à Libreville a été pris d’assaut par les forces de l’ordre.
Deux personnes ont été tuées lors de l’assaut, selon le principal adversaire d’Ali Bongo Ondimba, qui est crédité de 48,23 % des voix, derrière le président sortant et candidat à sa propre succession.
Sur son compte Twitter, Jean Ping, le leader de l’opposition, a déclaré : “Mon quartier général de campagne est pris d’assaut par la garde républicaine.”
Joint par la BBC, Maître Fabien Méré, l’un de ses proches, a confirmé la présence d’hommes armés et “habillés en noir”.
“Il y a eu une vingtaine de blessés. Il y a du sang partout dans le couloir. J’ai vu une personne décédée. Ils fouillent les jeunes”, a témoigné cet ancien ministre et avocat au barreau de Libreville.
Les violences ont éclaté dans la journée de mercredi, après la proclamation des résultats donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur du scrutin présidentiel.
L’assaut des forces de sécurité gabonaises contre le quartier général du directoire de campagne de Jean Ping à Libreville visait “des criminels” ayant incendié l’Assemblée nationale, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze.
“Des personnes armées, qui ont incendié le siège de l’Assemblée nationale, se sont repliées au quartier général de Jean Ping, en même temps que des centaines de pilleurs et de casseurs (…) Il ne s’agit pas de manifestants politiques, mais de criminels”, a déclaré M. Bilie-By-Nze.
Au moins six personnes ont été admises à la polyclinique Chambrier, à Libreville, pour des blessures par balle, selon l’AFP.
Plusieurs d’entre elles affirment avoir été blessées par les forces de l’ordre, lors d’affrontements, près du siège de l’Assemblée nationale.
Mercredi soir, des tirs ont été entendus dans plusieurs endroits de la capitale.
Au même moment, des policiers et des militaires sillonnaient la ville.
Selon le correspondant de la BBC, le bâtiment abritant l’Assemblée nationale et d’autres édifices ont été incendiés à Libreville.
Des biens supposés appartenir à la famille Bongo auraient été vandalisés.
Mercredi après-midi, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour disperser des manifestants.
Les médias locaux font état de troubles entre les forces de l’ordre et les foules venues manifester au siège de la commission électorale, à Libreville.
Dans un discours, Ali Bongo Ondimba s’est félicité d’une élection “exemplaire”, affirmant que le scrutin s’est déroulé “dans la paix et la transparence”.
La commission électorale et le ministre de l’Intérieur l’ont déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec 49,80 % des voix, devant Jean Ping et huit autres candidats.
L’opposition gabonaise, l’Union européenne et les Etats-Unis ont demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote et le recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué, où Ali Bongo aurait été élu avec plus de 95 % des voix.
Source: BBC Afrique