Mardi 9 février prend fin la campagne nationale d’établissement d’actes de naissance pour les Gabonais qui n’en ont pas. Selon une étude de 2009, 11% de la population du pays ne possède pas le document. Ce qui fait d’eux des apatrides. Il y a trois semaines, le ministère des Affaires sociales, en collaboration avec l’Unicef, a lancé l’opération « Un acte de naissance pour chaque Gabonais ».
Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
Mairie du 2e arrondissement, Elvis Mandoukou sort de son sac plusieurs documents qu’il tend à une assistante sociale. En fait, Elvis a un projet de mariage mais sa fiancée n’a pas d’acte de naissance : « Maintenant qu’on s’est fait enrôlé pour l’avoir, c’est vraiment une aubaine pour nous. »
Juste à côté, Joseph Mikimo, retraité, cherche à établir un acte de naissance pour son fils de 40 ans qui travaille dans le pétrole à Port-Gentil : « Avoir un enfant qui n’a pas une pièce, c’est vraiment une honte pour moi, le père, et pour toute la famille. Je crois que cette fois, mon fils aura une bonne pièce. »
Calvaire
Les personnes sans acte de naissance vivent un véritable calvaire. Beaucoup abandonnent l’école, difficile de se faire embaucher… La campagne en cours révèle l’ampleur du phénomène, rappelle Albert Oyame, maire du 2e arrondissement : « En termes d’engouement, les populations ont fait le déplacement. À un moment, nous avons même été débordés. J’ai été vraiment sidéré quand on m’a appelé pour venir voir le cas d’une personne qui avait 60 ans et qui n’avait pas d’acte de naissance. »
Le ministère des Affaires sociales rappelle que seuls les demandeurs ayant fourni les pièces justificatives valables pourront obtenir un acte de naissance. C’est la justice qui statue en dernier ressort.
Source: RFI