Les chefs d’État du G5 Sahel, lors du sommet tenu à N’Djamena (Tchad) en novembre 2015, avaient décidé de la construction d’une ligne de chemin de fer reliant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Pour opérationnaliser cet engagement, les ministres en charge des infrastructures ferroviaires, lors de leur réunion en juin 2016 au Niger, ont mis en place un comité de pilotage pour appuyer le secrétariat permanent du G5 Sahel et adopter une feuille de route du processus.
C’est dans ce cadre que le secrétariat permanent du G5 Sahel, à travers son point focal au Mali, tient du 9 au 10 janvier dans un hôtel de Bamako, l’atelier de validation du rapport d’établissement de l’étude de faisabilité du chemin de fer du G5 Sahel appelé «Le Transsahélien».
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le coordinateur du comité de pilotage du chemin de fer du G5 Sahel, Malick Kouanda. C’était en présence du point focal du G5 Sahel au Mali, Chérif Hamidou Ba, des représentants des pays membres, de plusieurs experts représentants du groupement de bureaux d’études Cira/Ingerop/Sgie.
Dans son intervention, le point focal du G5 Sahel au Mali a rappelé que cet atelier se tient au moment où le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, préside aux destinées du G5 Sahel. Chérif Hamidou Ba a indiqué que le développement des infrastructures de transport, d’énergie, d’hydraulique et de télécommunication figure parmi les priorités de la jeune organisation.
Pour lui, le chemin de fer est un projet structurant car entrainant la création de beaucoup d’activités connexes. «C’est un moyen de transport facile, moins onéreux, plus compétitif que la route», a expliqué Chérif Hamidou Ba, ajoutant que la ligne ferroviaire du G5 Sahel permettra d’approvisionner les pays selon leurs besoins spécifiques respectifs. Mais aussi, elle devrait constituer un levier important de brassage culturel, d’intégration économique et de dynamisme des économies locales des zones traversées.
D’après Chérif Hamidou Ba, c’est avec la conviction que cette entreprise sera un véritable cordon ombilical entre nos cinq pays, que la 5è conférence des chefs d’État tenue le 5 février 2019 à Ouagadougou, a instruit le Conseil des ministres et le secrétariat permanent de réaliser l’étude de faisabilité du projet de chemin de fer à partir des ressources propres du G5 Sahel. «Ainsi, l’étude a été lancée par le ministre en charge des Transports du Burkina Faso, le 6 septembre 2019 à Ouagadougou, avec un planning prévoyant le dépôt d’un rapport d’établissement, trois mois après le démarrage pour examen et validation par le comité de pilotage», a-t-il précisé. Avant d’indiquer que c’est l’objet de cette rencontre de deux jours.
Pour sa part, le coordinateur du Comité de pilotage de l’étude de faisabilité du projet ferroviaire du G5 Sahel a noté que ce projet vise le désenclavement de la zone sahélienne et constitue une contribution importante pour amorcer le développement. Lequel constitue une arme pour lutter contre l’insécurité qui est la raison principale qui a prévalu à la mise en place du G5 Sahel.
Selon Malick Kouanda, la réalisation du «Transsahélien» contribuera à améliorer l’accessibilité des pays de l’hinterland, à offrir aux importantes potentialités minières et agropastorales non encore exploitées de la zone d’influence du projet, un mode de transport de grande capacité, performant, sécurisé et fiable.
S’y ajoutent, la possibilité d’assurer une liaison permanente entre les centres économiques de production avec les zones logistiques et les ports de la sous-région, d’apporter une alternative de choix pour le transport de marchandises, avec pour corollaires de permettre aux populations de se déplacer dans de meilleures conditions.
L’étude de faisabilité en cours de réalisation par le groupement de bureaux d’études Cira/Ingerop/Sgie, qui est prévue pour durer environ 10 mois, est donc une étape préalable qui devra fournir les arguments utiles dans la mobilisation des financements dudit projet.
Aboubacar TRAORÉ
Source: Journal l’Essor-Mali