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G5 SAHEL : on tourne encore en rond

Les objectifs sont certes nobles et les ambitions fort louables. Mais force est de reconnaître que le G5 Sahel peine à se révéler efficace sur le terrain. Comme on l’aura constaté à l’occasion de la 5ème conférence des chefs d’Etat qui s’est tenu hier à Ouagadougou, la machine reste grippée aussi bien par le déficit de financement que par une divergence d’approches. Pendant ce temps, le terrorisme qui sévit dans la sous-région poursuit sa progression insidieuse à grandes enjambées.

Ayant vu le jour dans un contexte de dégradation sécuritaire aiguë dans la région sahélienne, le G5 Sahel fait de la restauration de ce climat sécuritaire son principal objectif. Et pour y arriver, il entend miser sur l’approche par les armes et celle par le développement. Mais toutes deux étant conditionnées par des ressources dont les pays de la région ne disposent pas, les ambitions demeurent davantage de nobles intentions. Ainsi, en ce qui concerne la force conjointe du G5 Sahel, même si les cinq chefs d’Etat qui ont pris part à la rencontre d’hier se sont réjouis du démarrage récent des opérations effectives, il n’en demeure pas moins que cela reste toujours timide. Surtout si on compare ce bilan au rythme effréné auquel les terroristes, quant à eux, continuent de se livrer à leurs sordides attaques. Un terrorisme qui n’est plus confiné dans l’extrême nord du Mali. Désormais, le centre de ce pays, mais aussi le nord et l’est du Burkina Faso, jadis épargné, sont eux aussi mis coupes réglées par les obscurantistes qui prétendent agir au nom d’une certaine religion. Populations civiles, forces de sécurité et militaires y sont assassinés au rythme des attaques de plus en plus fréquentes. Et pour ne rien arranger à cette situation des plus délétères, on assiste à une montée vertigineuse des conflits communautaires dans différents pays de la sous-région.

Face à une telle situation, il faut bien admettre que le G5 Sahel n’est pas particulièrement armée. D’abord, pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme, la force conjointe est toujours menacée par le caractère aléatoire de son financement. Les Etats-Unis s’opposant à son placement sous le chapitre 7 des Nations unies. Par ailleurs, les autres partenaires ne se bousculent pas au rythme qui était espéré par les dirigeants de la sous-région. Il faut dire que certains acteurs de la communauté internationale ne semblent pas convaincus de l’engagement authentique de toutes les parties à enrayer le phénomène terroriste. Ainsi, le représentant de l’Union européenne à la rencontre de Ouagadougou est revenu sur le respect de l’accord de paix inter-malien. Angel Losada est de ceux qui pensent en effet qu’en soignant le mal au Mali, on trancherait la tête du serpent. Une approche qui ne fait pas forcément l’unanimité. D’autant qu’elle risquerait d’opposer les différents pays du G5 Sahel entre eux.

Boubacar Sanso BARRY

ledjely

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