Agacés par le ton employé par le président français, qui leur avait publiquement demandé de se rendre en France pour « clarifier » leur position à l’égard de l’implication militaire française, les chefs d’État du G5 Sahel avaient décidé de se réunir au préalable le 15 décembre à huis clos, à Ouagadougou, pour établir une position commune. Bien que la réunion de Pau a été reportée, ils ont décidé de se réunir comme prévu, mais à Niamey.
Après la mort de treize soldats français au Mali, le 25 novembre, Emmanuel Macron a souhaité réunir ses homologues du G5 Sahel – Ibrahim Boubacar Keïta, Roch Marc Christian Kaboré, Mahamadou Issoufou, Mohamed Ould Ghazouani et Idriss Déby Itno – afin d’évoquer la situation régionale et la poursuite de l’opération Barkhane, de plus en plus contestée sur le continent.
Un ton qui agace
Proposition leur a donc été faite de se retrouver le 16 décembre à Pau (sud-ouest de la France). Tous ont donné leur accord, à l’exception du chef de l’État tchadien, qui avait réservé sa réponse, prétextant un agenda trop chargé entre la réception à N’Djamena d’Abdallah Hamdok, le Premier ministre soudanais, et le sommet de la CEEAC à Libreville (16-18 décembre).