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-Front politico-sécuritaire au Nord – Front socio-économique au Sud : Le Mali pris en sandwich

Ça continue par s’agiter dans un Mali post crise où la vie de la cité au Nord s’apparente fort à celle au Sud à la différence près des fronts d’agitation.

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Si, pour l’ensemble du pays, la situation se caractérise par une stagnation inquiétante, le Septentrion s’adjuge une impasse politico-sécuritaire marquée par les affres des FAMA et le statuquo de Tombouctou, tandis que le Sud est aux abois sous le poids des grèves incessantes. Ainsi, à un record de morts de soldats, par exemple, battu dans les Régions septentrionales, correspond un autre dans la partie australe du pays où des patients croupissent suite à une grève illimitée des syndicats de la santé.

 

Le pays va mal, est-on tenté de dire et, ce, au grand dam des autorités conscientes que la hantise des évènements de mars 2012 est encore loin de les épargner. Nul n’est sans savoir, en effet, que ce premier round de l’ère IBK que l’on prenait pour un Mali de vaches laitières après le retour de la cité à l’ordre constitutionnel, s’est avéré le tréfonds de l’amertume infligée au pays par l’arme fatale de Kati à la baguette d’un certain Capitaine Amadou Haya Sanogo, le 22 mars 2012. Que de chemins parcourus ! D’Alger à Bamako pour la paix et la réconciliation ; de Paris à Pékin pour des jackpots devant remplir les caisses de l’Etat (mais hélas !). La mayonnaise peine toujours à prendre.

Au Nord de notre ‘’Maliba’’ d’antan, il ne se passe plus une seule semaine sans que l’on enregistre des cas de morts d’Hommes dans les rangs des forces armées maliennes surtout. Le dernier record sur ce vaste chantier noir fait état de 22 militaires tués, 7 véhicules et des armes lourdes emportées, le tout  dans un intervalle de deux semaines. Le quotidien des populations de Gao, Tombouctou et Kidal rime ainsi avec des attaques terroristes, des explosions de mines, des embuscades, des rackets … Ce, malgré que la force onusienne et les éléments de Barkhane soient en faction sur ces théâtres d’opérations terroristes et djihadistes. En attendant, un éventuel impact que la force conjointe imminente du G5 pourrait avoir sur la situation sécuritaire dans la zone, force est de constater que ni les FAMA elles-mêmes, ni les forces étrangères opérant dans notre pays n’arrivent, pour l’heure, à arrêter la multiplication des veuves et des orphelins au Mali. C’est devant ce lamentable triste tableau que sur le front purement sociopolitique, l’installation des autorités intérimaires de Tombouctou puis de Taoudéni, reste suspendue au blocus posé par le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA). Celui-ci campe sur ses positions et dénonce un forcing de la part du Gouvernement accusé, par ailleurs, de ne pas tenir ses engagements issus des longs pourparlers de la semaine dernière. A un moment donné, on a cru que la question a fait l’objet d’un compromis en vertu duquel l’installation de l’autorité intérimaire de Tombouctou pourrait intervenir dès le lundi passé. Mais, d’après nos sources, le Président du Congrès pour la Justice dans l’Azawad est beaucoup moins optimiste. Selon Azarock Ag Inaborchad, le statuquo va demeurer aussi longtemps que va persister la confusion dans le respect des engagements pris par la partie gouvernementale à leur égard. Ainsi va l’imbroglio politico sécuritaire au Nord de notre pays.

Au Sud, les Maliens vivent une situation similaire à l’impasse de Tombouctou sauf que dans cette partie du pays c’est le front social qui boue le plus sans aucun éclairci à l’horizon. Les populations sont à l’agonie en raison d’une paralysie du système sanitaire due à une grève illimitée des syndicats du domaine. Entamée depuis le 9 mars dernier, la grève de revendication du personnel de la santé est très largement suivie dans les structures sanitaires publiques. Se déroulant simultanément avec celle d’une partie de l’enseignement et après celle observée par les magistrats, les greffiers et une catégorie de fonctionnaires des Affaires étrangères, cette grève illimitée vient faire la preuve que le Gouvernement en a jusqu’au cou dans la gestion de ce Mali ainsi pris en sandwich par son Nord et son Sud. Pourvu que l’étau ne se resserre pas jusqu’au moins que l’on puisse souhaiter avant les échéances électorales de 2018 qui permettront au Peuple malien d’accorder ou non son quitus aux décideurs de maintenant.

Katito WADADA

Source: LE COMBAT

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