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Frappes de Barkhane à Bounty: La France épinglée par la MINUSMA

L’équipe  au cours de son travail a organisé des entretiens présentiels individuels avec au moins 115 personnes et avec au moins 200  personnes lors des réunions groupées, et réalisé plus d’une centaine d’entretiens téléphoniques. La MINUSMA a également analysé au moins 150 publications, notamment des communiqués et déclarations officiels, des articles de presse, des déclarations et positions d’autres acteurs et des sources ouvertes ainsi que des photographies et vidéos concernant la frappe de Bounty. Après la visite de l’équipe, le 25 janvier 2021 à Bounty et au lieu de la frappe aérienne, l’endroit présumé d’enfouissement des dépouilles des personnes tuées par la frappe ainsi que le village, “ la MINUSMA est en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe, une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma 2’’.

 

“ Au moins 22 personnes, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma, présents sur le lieu du rassemblement, ont été tuées par la frappe de la Force Barkhane survenue le 3 janvier 2021 à Bounty.

Sur les 22 personnes tuées, 19 l’ont été directement par la frappe, dont 16 civils tandis que les trois autres civils ont succombé des suites de leurs blessures au cours de leur transfèrement pour des soins  d’urgence. Au moins huit autres civils ont été blessés lors de la frappe. Les victimes sont tous des  hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de Bounty’’, précise le rapport de la MINUSMA.

De son côté, le chef de la MINUSMA a félicité la qualité de travail qui a été réalisé par l’équipe des enquêteurs.  “Je me félicite que ce travail important de la MINUSMA, en conformité avec son Mandat relatif aux Droits de l’homme, ait pu être réalisé avec la coopération de toutes les parties concernées’’, a déclaré  le désormais ex-Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali, et Chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif.

Toutefois, indique le communiqué, “aucun élément matériel qui aurait pu attester la présence  d’armes ou de motos comme établi par le rapport des experts de la police scientifique des Nations unies’’ n’a été constaté sur le lieu de l’incident.

Cette frappe avait soulevé des préoccupations importantes quant au respect des principes de la conduite des hostilités, notamment le principe de précaution dont l’obligation de faire tout ce qui est pratiquement possible pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires.

Par ailleurs, la MINUSMA recommande dans son rapport d’enquête aux autorités maliennes et françaises de diligenter  une “enquête indépendante, crédible et transparente afin d’examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile de Bounty’’.

Aussi, la MINUSMA a demandé “d’enquêter sur les possibles violations du droit international humanitaire et du droit  international des droits de l’homme et d’établir les différentes responsabilités et d’octroyer le cas  échéant une réparation appropriée aux victimes et aux membres de leurs familles’’.

Paris réfute toute bavure à Bounti et émet des “réserves“ sur le rapport de l’ONU

La France a réagi au sujet de ce rapport de la MINUSMA. Le Ministère des Armées saluant cette enquête indépendante de l’ONU “maintient avec constance et réaffirme avec force que le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armée terroriste identifié comme tel’’, lit-on dans un communiqué. Le communiqué du ministère des armées a émis de “nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue par le rapport’’, car celle-ci “oppose des témoignages non vérifiables et des thèses non étayées’’

Bourama Kéïta

Source : LE COMBAT

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