Les frappes aériennes survenues dans le village de Bounty, le 3 janvier, continuent de susciter des réactions. En plus des pressions des Maliens pour donner des éclaircissements sur ces frappes, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) ont fait un communiqué conjoint pour demander l’ouverture d’une enquête indépendante, approfondie et impartiale. Les deux organisations veulent que la lumière soit faite sur ce qui s’est réellement passé le 3 janvier dernier, à Bounty, et que les responsabilités soient situées.
«Seule une commission d’enquête ad hoc et indépendante peut aider à faire toute la lumière sur ce qui s’est passé à Bounty », a déclaré Me Drissa Traoré, Secrétaire Général de la FIDH.
En effet, le 3 janvier dernier, des frappes aériennes ont occasionné une dizaine de morts dans le village de Bounty, dans la région de Mopti. Ces bombardements auraient également fait plusieurs blessés pris en charge par des organisations humanitaires.
Selon des sources locales, plusieurs civils regroupés à l’occasion de cérémonies de mariage ont trouvé la mort dans les frappes aériennes d’avions non identifiés.
Cette version a été démentie par les autorités maliennes et françaises. Dans un communiqué en date du 5 janvier, les autorités françaises ont déclaré avoir frappé des dizaines de djihadistes dans ladite localité.
Le 7 janvier, le ministère malien de la Défense et des anciens combattants a affirmé que les frappes aériennes d’un « Mirage 2000 avaient touché un objectif militaire neutralisant une trentaine de membres d’un groupe terroriste ».
Face à cette confusion et dans le but de lever toute ambiguïté, les deux organisations exhortent les autorités maliennes et françaises à accepter la mise en place d’une commission d’enquête indépendante qui pourrait être placée sous l’égide de la Division des droits de l’Homme et de la protection de la MINUSMA.
Depuis quelques années, le centre de notre pays est en proie au terrorisme et à des violences intercommunautaires émaillées de graves violations du droit international, des droits humains et du droit international humanitaire.
« Suite à cet incident, nos organisations réitèrent leur demande aux autorités internationales et nationales de placer les droits et les besoins des personnes les plus vulnérables au cœur de leurs interventions afin que celles-ci renforcent les efforts vitaux déployés dans le pays en matière d’aide humanitaire, de développement, de gouvernance démocratique, de consolidation de la paix et de l’État de droit », a déclaré Me Moctar MARIKO, Président de l’AMDH.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN