Dans son livre confessions, «Les leçons du pouvoir», qui sort mercredi, l’ancien président François Hollande n’épargne personne. Extraits.
Dans son ouvrage à paraître mercredi, François Hollande plonge le lecteur dans les coulisses de son quinquennat. Morceaux choisis.
L’humourHollande évoque son penchant pour l’humour, « qui rend la vie plus agréable », « qui atténue la nature tragique de l’existence humaine. » Au fil des pages, il pratique abondamment l’autodérision. « A peine élu, le président s’envole. Non pas dans les sondages comme on aurait pu le remarquer mais dans les airs. »
Air ElyséeNicolas Sarkozy avait en son temps doté la présidence de la République d’un avion sur mesure, moyennant 180 millions d’euros. De quoi donner du grain à moudre à l’opposition, qui avait laissé courir le bruit qu’un four à pizza et une baignoire y avaient été installés. « Nicolas Sarkozy en avait conçu un courroux bien compréhensible. A chacune de nos remarques, il ne manqua pas de me faire remarquer d’un ton goguenard que je faisais bon usage de son avion. »
Les «frondeurs» de MacronHollande évoque les vingt premiers frondeurs qui, en octobre 2012, votent contre la ratification du traité européen de stabilité budgétaire. « Neuf d’entre eux se réfugient dans l’abstention (dont deux futurs ministres du gouvernement d’Emmanuel Macron) », glisse-t-il. Il s’agit d’Olivier Dussopt, et de Stéphane Travers.
Collomb, le choix de VallsDans le sillage du départ d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, un remaniement se prépare. « A Bercy, Manuel Valls propose Gérard Collomb dont les positions sur l’économie sont proches des siennes », explique Hollande.
L’ami Le Drian et le risque de l’oubliPourquoi le président n’a-t-il pas reconduit Jean-Yves Le Drian à la Défense ? « Est-ce parce qu’il pensait que son autorité de chef des armées serait plus grande avec un ministre moins influent ?, avance Hollande. Je ne sais pas si le maintien de Jean-Yves Le Drian à ce poste aurait pu prévenir le départ du général de Villiers, dont la loyauté et la compétence comme chef d’État-major de nos armées ne m’ont jamais manqué. Toujours est-il que Jean-Yves Le Drian a rejoint le Quai d’Orsay au risque d’y être oublié. Comme ami, je lui avais déconseillé. Mais je n’étais plus président et lui n’était déjà plus socialiste. »
«L’équipée Hamon»Son score à la présidentielle est une « défaite cuisante ». « Un désastre pour sa famille politique, qu’il s’empresse de quitter en signe de gratitude. »
La «promesse» d’AubryHollande et Martine Aubry se retrouvent à Lille, en juin 2016. Opposée à la loi El Khomri, elle a déjà en tête la présidentielle. « Elle m’assure de son soutien si je me déclare considérant que dans ma position je suis le candidat légitime. Je lui conseille d’en convaincre ses propres amis et de le déclarer le moment venu. J’attends toujours. »
Le glacial PoutineLe Russe est l’un des dirigeants les plus « difficiles » que le socialiste a rencontré. « C’est un homme tout en muscle et en mystère, aussi chaleureux et attentif qu’il peut être glacial et brutal […], prononçant d’une voix placide les mots les plus acides. »
Le ton pathétique de Leonardo Di CaprioDes célébrités se mobilisent pour l’accord sur le climat. « Avec sa barbe d’homme des bois et son catogan (il est en tournage) Leonardo DiCaprio s’adresse d’un ton pathétique à l’ONU. Arnold Schwarzenegger, qui me broie les phalanges à chaque rencontre, met cette force impressionnante au service des régions du monde pour les mobiliser dans la lutte contre le réchauffement. »
Le chef des ArméesFrançois Hollande se félicite d’avoir déclenché l’opération Serval au Mali. « Une décision prise en quelques minutes dans un bureau doré de l’Elysée change le destin d’un peuple et signe une victoire de la démocratie sur la barbarie. »
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Source: orange