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François Hollande accorde une grâce totale à Jacqueline Sauvage

Elle n’y croyait sans doute plus, mais Jacqueline Sauvage est sortie de prison.

François Hollande president francais

Elle avait été condamnée à 10 ans de réclusion pour avoir tué son mari qui la battait. Le président français François Hollande déjà avait fait un premier geste en la graciant partiellement, ce qui lui permettait de demander une libération conditionnelle mais cette dernière lui a été refusée par deux fois. Le chef de l’Etat a donc décidé de la gracier totalement.

La décision de François Hollande de gracier Jacqueline Sauvage met immédiatement fin à sa détention. « La place de Jacqueline Sauvage est auprès des siens, pas en prison », affirme un communiqué envoyé par l’Elysée.

Condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, elle devait en sortir en juillet 2018 car François Hollande lui avait déjà octroyé une grâce. Elle n’était cependant que partielle, ce qui devait permettre à Jacqueline Sauvage de faire une demande de libération conditionnelle.

Libération conditionnelle refusée

La justice avait pourtant refusé par deux fois de la lui accorder. Le chef de l’Etat a donc décidé de la gracier une deuxième fois, sur ce qu’il lui restait de peine à purger. Jacqueline Sauvage est donc désormais libre. Une nouvelle qui réjouit ses très nombreux soutiens en France, au premier rang desquels son avocate qui se dit « terrassée par la joie et l’émotion ».

Avec cette affaire, Jacqueline Sauvage était devenue un symbole des violences faites aux femmes. Sa condamnation et surtout le refus de lui accorder une libération conditionnelle avaient choqué en France. De très nombreuses personnes, notamment des personnalités médiatiques, avaient pris fait et cause pour elle comme la comédienne Eva Darlan, qui avait exhorté François Hollande à gracier totalement Jacqueline Sauvage. Elle aura donc finalement été entendue.

Elle [la grâce] arrive tard (…) Mais elle arrive, c’est l’essentiel. C’est aussi un signal pour toutes ces femmes victimes de violences conjugales.

La grâce présidentielle utilisée avec parcimonie sous la Ve République

Prévue par la Constitution, la grâce présidentielle est une prérogative qui donne le droit au président de dispenser un détenu d’une peine. Elle est utilisée avec parcimonie sous la Ve République.

« Grâce », « présidentielle », pour les rigoristes de la stricte séparation des pouvoirs, c’est déjà un oxymore, héritage direct de la monarchie quand le roi avait pouvoir de justice.

Sa portée est d’autant plus symbolique avant 1981 et l’abolition de la peine de mort. Ainsi, François Mitterrand sera le dernier président à accorder la grâce à un condamné à la sentence capitale. Philippe Maurice, âgé de 23 ans devait être exécuté pour le meurtre de deux policiers. Sa peine sera transformée en réclusion à perpétuité.

Quinze ans plus tard, Jacques Chirac l’accordera à Omar Raddad, ce jardinier accusé du meurtre de Ghislaine Marchal sera libéré en 1998. Il a toujours nié les faits.

Mais il y a aussi des grâces plus polémiques, comme celle accordée par le président Pompidou à Paul Touvier, patron de la milice lyonnaise sous l’Occupation en 1971. « La grâce ne constitue pas une absolution de la faute ni ne diminue le respect que l’on doit aux victimes », justifie-t-il.

Accusé à nouveau de crime contre l’humanité en 94, Paul Touvier mourra en prison. Jacqueline Sauvage gardera sa condamnation inscrite dans son casier judiciaire. Même graciée par le président de la République, lui qui dix ans plus tôt, alors secrétaire du Parti socialiste, proposait de supprimer cette prérogative.

 

Source: Rfi

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