Une salle de prière musulmane saccagée, des exemplaires du Coran brûlés, des slogans anti-arabes : quelque 250 à 300 personnes ont envahi vendredi en fin de journée une cité populaire d’Ajaccio, sur l’île française de Corse, où deux pompiers et un policier avaient été blessés la nuit précédente.
Après l’agression intolérable de pompiers, profanation inacceptable d’un lieu de prière musulman. Respect de la loi républicaine, a réagi le Premier ministre Manuel Valls, sur Twitter.
Dans l’après-midi, quelque 600 personnes s’étaient rassemblées dans le calme à Ajaccio, en signe de soutien à deux pompiers et un policier blessés après avoir été victimes d’un guet-apens par de nombreux jeunes encagoulés, selon les autorités, dans une cité populaire de la ville la nuit précédente.
Parmi les manifestants, 250 à 300 décident alors de monter jusqu’aux Jardins de l’Empereur, cité populaire sur les hauteurs de la ville, théâtre des échauffourées de la nuit précédente.
Scandant pour certains Arabi fora (les Arabes dehors, ndlr)! ou On est chez nous!, malgré la présence de policiers tentant de maintenir de calme, ils ont essayé de retrouver les auteurs de l’agression de la veille.
Le préfet de Corse Christophe Mirmand a déclaré sur place que tous les moyens étaient mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de l’agression de la nuit de jeudi à vendredi, selon une correspondante de l’AFP. Il a aussi estimé que les menaces de ce soir (vendredi soir, ndlr) n’étaient pas acceptables.
Une salle de prière musulmane, située à proximité, a été saccagée par un petit groupe qui a aussi tenté de mettre le feu –n’y parvenant que partiellement– à de nombreux livres, dont des exemplaires du Coran, a-t-on appris auprès de la police et de la préfecture.
L’Observatoire national contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné avec force ces faits survenus en un jour de prière pour les musulmans et pour les chrétiens, puisque cette année Noël tombait juste après le Mouled, la fête musulmane qui commémore la naissance du prophète Mahomet.
Dans la foulée des élections régionales mi-décembre, marquées ailleurs en France par une poussée du Front national (extrême droite) au premier tour, les nationalistes corses ont pris pour la première fois les commandes de la région.
Source: Romandie