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France : Dans les coulisses des interventions militaires

francois hollande president francais barkhane serval armee militaire soldat combattantDans son livre Les guerres du Président (Ed. Seuil), le journaliste du Monde David Revault d’Allonnes a recueilli les témoignages de François Hollande, Jean-Yves Le Drian, d’autres ministres et de nombreux conseillers. Il raconte les coulisses des différentes opérations de guerre décidées par le Président et révèle la facette d’un François Hollande en chef de guerre déterminé, à rebours de l’image d’indécision qui lui est souvent accolée en matière de politique intérieure. Ce livre évoque aussi les entourages diplomatiques et militaires du chef de l’Etat, mais également la communication mise en place pour convaincre les Français du bien-fondé des interventions militaires.

En voici des extraits.

> Hollande décide d’intervenir au Mali afin de frapper les djihadistes

«On y va», a-t-il confirmé à Jean-Yves Le Drian, son fidèle ministre de la Défense, vendredi 11 janvier 2013 au matin. Quelques instants plus tard, un peu avant midi, il a formellement approuvé , devant le conseil de défense restreint réuni dans le salon vert de l’Élysée, le scénario préparé de longue date et affiné depuis quelques jours par les généraux afin de donner un coup d’arrêt aux katibas djihadistes qui tiennent le nord Mali, et qui, depuis plusieurs jours, semblent faire mouvement vers le sud et ses grandes villes, avec en ligne de mire, Bamako, la capitale (…) Dans le secret de son bureau, le Président, quelques heures après avoir déclenché l’opération, est sous pression. Dans la soirée quatre Mirage 2000, qui ont décollé de N’Djamena, frappent des bâtiments occupés par des djihadistes et des dépôts à Konna. Tout au long de cette première nuit blanche, François Hollande suit les opérations à la seconde.

Jean-Yves Le Drian en témoigne, lui-même surpris : «Il suit toute la nuit. Il veut savoir où on en est, partout, tout le temps. Quand je lui téléphone pour l’informer des avancées sur le terrain, je comprends qu’il a une carte devant lui sur laquelle il suit la situation ! Et quand je ne le rappelle pas toutes les deux heures, c’est lui qui rappelle…» François Hollande est rentré corps et âme dans la guerre. Et il va s’y plonger avec toujours plus d’intensité.»

> Le lâchage d’Obama dans le dossier syrien

François Hollande a décidé d’intervenir militairement en Syrie contre Bachar el-Assad en août 2013. Obama est a priori sur la même longueur d’ondes. Erreur ! François Hollande va déchanter. «En arrivant, à l’Élysée, le samedi 31 août au matin, il apprend que Barack Obama, dans la nuit, a cherché à le joindre. «Samedi matin, on s’était réveillé en se disant qu’Obama voulait taper et que c’était pour ce soir», raconte un conseiller.

Rendez-vous téléphonique est pris pour 18 heures. Le conseil de défense est convoqué pour l’après-midi, et les derniers détails du dispositif activé. «Tout était prêt», assure aujourd’hui Jean-Yves Le Drian (…) En fin d’après-midi, Hollande reçoit le coup de fil de Barack Obama (…) Dans un premier temps, Obama, diplomatiquement, assure Hollande de sa «détermination» et de sa «solidarité» (…) Mais le second mouvement est beaucoup plus déplaisant à entendre pour le président français : l’Américain invoque son équation personnelle et le traumatisme né des récentes interventions extérieures de l’armée américaine, puis le poids du Congrès pour justifier la nécessité de solliciter rapidement le vote de ce dernier, et du Sénat (…) «L’intervention reste acquise. Elle n’est ni annulée, ni arrêtée, juste différée jusqu’au vote des parlementaires américains», répète Obama. Mais il semble soudain moins disposé à sanctionner le franchissement, par le régime syrien, de cette «ligne rouge» qu’il avait lui-même tracée.

Quand le président raccroche, une demi-heure plus tard, et revient devant le conseil de défense pour lui relater le contenu de cet échange, c’est la douche froide.

«J’ai eu le président Obama au téléphone…» Le président marque un temps d’arrêt, puis reprend : «Il est toujours d’accord sur les frappes, mais il veut un feu vert du Congrès». Les responsables militaires sont effondrés. «Jusqu’à la dernière minute, on a sincèrement pensé qu’Obama donnerait son feu vert et que l’opération pourrait être officiellement commandée. D’où la stupéfaction absolue.»

Le ministre de la Défense, par SMS, donne l’ordre de «no go» aux responsables de l’opération.».

L’engagement de la France à l’étranger

Environ 7 000 militaires français sont répartis en ce moment dans les opérations extérieures (OPEX). Les effectifs les plus importants se situent au Sahel, en Centrafrique, ou au Liban. En ajoutant aux OPEX les forces de «présence» et de «souveraineté» stationnés dans la France d’outre-mer, on obtient un total d’environ 25 000 soldats.

– Forces temporaires

Tchad et Mali : 3 500 hommes dans l’opération Barkane dans la bande sahéolo-saharienne. 35 hommes dans la Minusma et l’EUTM. La force Barkhane conserve un rythme opérationnel soutenu. Au Mali, les discussions en faveur de la paix se poursuivent.

République centrafricaine : Opération Sangaris : 900 hommes. 20 soldats dans l’EUMAM et 10 dans la Minusca. En République Centrafricaine, la situation sécuritaire reste globalement calme mais fragile,

Golfe de Guinée : mission Corymbe : 350 hommes

– Forces sous mandat international

Liban. Opération Daman : 900 hommes.

Golfe d’Aden : opération Atalante : 350 hommes

Irak. Sept cents hommes engagés dans ce pays. Depuis le 15 octobre la composante aérienne de la force Chammal a ainsi conduit 42 nouvelles missions, dont 14 missions de renseignement parmi lesquelles 9 au-dessus des zones contrôlées par Daech en Syrie.

 

source : ladepeche.fr

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