Pendant ce temps, dans le studio de France 2, “on apprend la nouvelle en retard”,observe Il Manifesto :La fusillade survient tandis que les 11 candidats jouent leur ultime quart d’heure pour convaincre, avec une série d’interviews successives, quelques minutes de ‘carte blanche’, quelques répliques à l’adresse de leurs adversaires, et un objet symbolique choisi, déposé sur la table.”

“On annonçait un enchaînement d’interventions soporifiques sur France 2. C’était sans compter l’implacable et dramatique actualité”, commente pour sa part Le Soir, décrivant un débat qui a pris, dès lors, des “accents surréalistes”.

Des munitions politiques

Comme le souligne The New York Times, “cela fait des semaines que les experts estiment qu’une attaque juste avant le premier tour, ou dans l’entre-deux-tours, pourrait faire basculer l’élection en faveur d’un candidat perçu comme plus ferme face à la criminalité et au terrorisme – et particulièrement la dirigeante du parti d’extrême droite, Marine Le Pen”.

“Elle a promis de fermer les frontières et d’expulser les étrangers soupçonnés d’avoir des liens avec des organisations terroristes”, complète The Guardian. Ce faisant, Marine Le Pen “omet le fait que la plupart des individus impliqués dans des attaques terroristes en France, ces dernières années, étaient français” – ce qui n’empêche pas que toute attaque constitue, pour elle comme pour François Fillon, “des munitions politiques”.

Pour la correspondante à Paris du journal belge Le Soir, “le climat pourrait favoriser celui qui apparaît comme le plus expérimenté pour tenir les commandes de l’État dans un contexte aussi troublé”. Or, “seul François Fillon a été Premier ministre”.

Quoi qu’il en soit, reprend The Guardian, à deux jours du vote, il est évident que “la fusillade de ce jeudi aura des conséquences qui iront bien au-delà de la capitale française, excédée par le terrorisme”.

Dans l’immédiat, relève le le quotidien britannique de centre gauche, plusieurs candidats ont annulé leurs rendez-vous pour cette dernière journée de campagne, tandis que d’autres “ont réagi en exprimant leur choc en adressant des messages aux familles du policier tué, et de ceux qui ont été blessés”.