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France-Afrique : les députés veulent plus d’affaires et moins de guerres

Refonder la politique africaine de la France au profit d’une vision de développement à long terme qui permettrait de rompre le cycle des interventions militaires d’urgence. Telle est en substance la conclusion d’un rapport rédigé par les députés Philippe Baumel (PS) et Jean-Claude Guibal (UMP) adopté mercredi 6 mai par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

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Ce document de 200 pages, « clivant », selon Philippe Baumel, dresse un portrait sans concession de l’état de développement économique et démocratique des vingt et un pays d’Afrique francophone, champ d’observation de la mission parlementaire. « Il casse un peu l’ambiance d’afro-optimisme ambiant », glisse le député socialiste de Saône-et-Loire.

« Nombre de pays africains, francophones ou anglophones restent profondément marqués par d’importantes fragilités structurelles qui handicapent leur développement, quand elles ne l’hypothèquent pas pour longtemps. Ainsi en est-il en premier lieu de la démographie, des contextes socio-économiques, des déséquilibres internes et régionaux, ou de l’évolution des problématiques religieuses, qui sont autant de facteurs de crises à court, moyen et long termes », peut-on lire dans le rapport.

« Il faut sortir de l’urgence militaire »

Selon ce député de 51 ans, proche des frondeurs au Parti socialiste, la France ne se donne pas les moyens de lutter contre les causes de ces crises et se trouve par la suite contrainte d’intervenir militairement, comme ce fut le cas, ces cinq dernières années, en Côte d’Ivoire, au Mali ou en Centrafrique. « Il faut sortir de l’urgence militaire », plaide Philippe Baumel.« D’une part, alors que la France affiche depuis longtemps son souhait de redéfinir ses relations avec l’Afrique et notamment sa volonté de réduire sa présence militaire, la politique africaine de la France se traduit en fait par un engagement croissant dans les crises qui secouent le continent. Par ailleurs, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, notre pays est souvent à l’initiative des opérations de l’ONU. Cet engagement est tout à son honneur et a permis de sauver des pays qui étaient au bord du gouffre. Mais il a des limites : la France ne peut intervenir partout, ni rester éternellement là où elle s’est engagée, ne serait-ce que parce que ses propres capacités sont restreintes. Par ailleurs, ces opérations ne sont pas suffisantes pour rétablir des conditions de stabilité durable. », explique-t-il.

Le député de Saône-et-Loire ne remet pas en cause la nécessité des interventions militaires françaises en Afrique. « Les Opex [opérations extérieures] coûtent un milliard d’euros par an alors que le budget de la coopération est en baisse constante ces dernières années », regrette-t-il.

Parmi les mesures préconisées par la mission parlementaire, Philippe Baumel plaide pour la création d’un grand ministère du développement.« On a en effet quelque difficulté à lire une stratégie, observent les rapporteurs. On peine à voir le rôle que la France prétend jouer à long terme en Afrique, simplement pour accompagner les pays francophones sur les deux axes majeurs que sont la stabilité et le développement, qui le concernent aussi au premier chef ; à savoir, simplement, comment la France se positionne, ne serait-ce que pour la défense de ses intérêts ».

« L’image de la France est aujourd’hui brouillée, conclut le député. Pas sûr que notre pays soit très bien vu en Afrique et se prépare à l’avenir comme il le devrait ».

Source: RFI

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