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Fourniture d’énergie électrique au Mali : La production de nos barrages hydroélectriques et centrales thermiques est déficitaire

Tous les ans en cette période d’avant l’hivernage caractérisée par la forte chaleur, les besoins des ménages en énergie électrique augmentent considérablement. Or, c’est hélas aussi le moment où Energie Du Mali – EDM SA – qui détient l’exclusivité de la fourniture d’énergie électrique au Mali, peine à leur procurer cette denrée essentielle. Cette année 2019 ne déroge pas à la règle.

Ainsi, depuis le mois de mars, la fourniture d’électricité connaît de nombreuses turbulences dont des délestages et interruptions sauvages. Cette problématique de la fourniture d’électricité a conduit votre serviteur à rencontrer les responsables d’EDM-SA, notamment le chef de la Cellule de Communication, Malick Almouzer Diallo. Edifiant !
Le réseau de distribution de la société Energie du Mali-SA dessert chaque année 50 000 nouveaux clients environ, soit un taux de croissance de 10%. La satisfaction de cette demande largement supérieure à l’offre nécessite pour EDM-SA un besoin de puissance additionnelle de 30 mégas, dont le coût peut être estimé à 30 milliards de nos francs sans le réseau d’évacuation, selon la Cellule de communication de la société qui a fait cette révélation.
En saison chaude, les besoins en énergie doublent alors que les barrages hydroélectriques (Sélingué et Sotuba) de EDM-SA ne peuvent pas fournir la pleine mesure de leurs puissances par faute de vider la retenue. Par exemple, le barrage de Sélingué a une puissance installée de 44 mégawatts.
Toute coupure n’est pas délestage !
Malheureusement en période de forte chaleur, ses turbines ne peuvent pas tourner à plein régime et à plein temps pour ne pas assécher le lac artificiel de retenue d’eau, également utilisé par les agriculteurs, les pêcheurs, l’Office du Niger et tous les autres acteurs tout au long du fleuve. C’est pourquoi une commission nationale de gestion est mise en place.
C’est ce déficit dans la production d’électricité qui justifie les délestages, explique-t-on à la Cellule de Communication d’EDM-SA. Mais attention, toute coupure n’est pas délestage ! ‘’Le délestage s’opère de manière volontaire et organisée suivant un programme de coupure quand l’offre de fourniture d’électricité devient largement inférieure à la demande. A cet effet, EDM-SA rationalise la distribution de l’électricité en la fournissant de façon alternée aux différents quartiers. C’est ce qui était le cas récemment en mars et avril 2019.’’
Suite aux actions entamées en 2018 pour le passage de la pointe en 2019 et dont certaines ont abouti seulement en début mai 2019, grâce à l’accompagnement de l’Etat, une amélioration notoire est constatée dans la fourniture de l’électricité. Donc, on peut dire que le délestage est derrière nous depuis fin avril, tient à rassurer le premier responsable de la Cellule de communication. A l’en croire, les coupures d’électricités auxquelles nous assistons actuellement ne sont pas des délestages, mais résultent plutôt :

  • Des travaux programmés pour des besoins de maintenance du réseau, pour éviter que les vents violents ne causent des dégâts aux installations en cette période précédant l’hivernage par exemple l’élagage des arbres. Dans ces cas, la Cellule de communication informe la clientèle de la société soixante-douze heures à l’avance.
  • Des d’incidents qui peuvent être provoqués par l’intrusion d’une souris ou d’un serpent par exemple dans un poste électrique et provoquer un court-circuit électrique pouvant occasionner la coupure de l’électricité dans le secteur.

Un besoin en puissance pendant la pointe de 400 mégawatts
Actuellement la puissance en pointe de notre pays est d’environ 400 mégawatts en période de grande chaleur. La satisfaction de ce besoin nécessite le recours à la fois aux moyens propres de EDM-SA, à ceux de l’OMVS, aux achats d’énergie avec la Côte d’Ivoire et la Mauritanie à travers le réseau interconnecté et à des locations de centrales thermiques.
Les barrages propres à EDM-SA sont Sélingué et Sotuba. La puissance installée de ces barrages est respectivement 44 mégawatts et 5 mégawatts, soit 49 mégas au total. Il est évident que ces 49 mégawatts fournis par nos barrages s’avèrent insuffisants pour couvrir le besoin.
Ainsi, une partie du déficit est donc absorbée par la quote-part du Mali dans l’électricité produite par les barrages de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), à savoir : Manantali (200 mégawatts), Félou (60 mégawatts) et bientôt Gouïna (140 mégawatts attendus en 2020) en territoire malien. Le Mali comme chacun des autres pays membres de cette organisation (Mauritanie, Sénégal, bientôt la Guinée) possède sa part dans l’électricité produite.
Une autre partie du déficit est comblée grâce à un contrat entre le Mali et la Côte d’Ivoire par lequel ce pays fournit à EDM-SA, à travers le réseau interconnecté, 60 mégawatts.
Ainsi le gap manquant, près de 54% de l’électricité consommée, provient des centrales thermiques. C’est pourquoi EDM-SA possède des dizaines de centrales thermiques sur le territoire national, dont les plus importantes sont à Bamako (Balingué, Darsalam, Sirakoro).
Pour chaque KWH d’électricité vendu, EDM perd 30 FCFA
Le coût de l’électricité est très élevé au Mali par rapport aux pays voisins, entend-on souvent au sein de la clientèle. A la question de savoir pourquoi, notre interlocuteur a répondu : ‘’Pour chaque KWH d’électricité vendu, EDM-SA perd environ 30 FCFA Il y a une solidarité nationale autour du tarif de l’électricité. Il est unique de Kidal à Bamako. Ce tarif est fixé par la Commission de régulation de l’électricité et de l’eau, organe rattaché à la Primature. Nous EDM-SA, notre rôle est de mettre en œuvre ce tarif’’.
La facturation suscite aussi des incompréhensions chez les abonnés d’EDM-SA, car malgré les coupures, elle ne baisse pas.
La réalité, explique-t-on à la Cellule de communication, est qu’il y a toujours un décalage de deux mois entre la période de consommation et la livraison de la facture. Il arrive à des consommateurs de penser que la facture reste toujours élevée même en période de délestages où il y a moins de consommation. C’est tout simplement parce qu’ils ne se rendent pas compte que c’est une facture antérieure à la période en question.
De l’énergie solaire pour renforcer les capacités d’EDM-SA
Il existe des centrales hybrides où les champs solaires cohabitent avec des centrales thermiques pour produire l’électricité. Ce sont les centrales de Ouélessébougou, Tominian, Ansongo, Diéma, Siby, Nara, Koro et Bankass.
Celles de Kita (50 mégawatts) et Ségou (33 mégawatts) issues du Partenariat Public Privé sont en chantier et sont attendues dans les années à venir.
Gaoussou Madani Traoré et Bintou Diarra

Le Challenger

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