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Forum des femmes du secteur informel de l’Afrique de l’Ouest: pour consolider leur dynamique d’autonomisation

Le Centre international de formation en agroécologie paysanne Nyéléni (CIFAN) de Sélingué abrite, du 21 au 24 octobre 2024, le Forum des femmes du secteur informel de l’Afrique de l’Ouest initié par la Convergence globale de lutte pour la terre et l’eau. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée, le lundi 21 octobre 2024, par le préfet du cercle de Sélingué, Arouna TOGOLA. C’était en présence du maire de la commune rurale de Baya, Ogobara KODIO ; du porte-parole de la Convergence, Massa KONE ; de la présidente de l’Union des femmes du secteur informel du Mali, Nana SACKO…

Pour ce forum dont l’objectif global est de consolider la dynamique d’autonomisation des groupements de femmes du secteur informel au sein de la CGLTE-OA, des délégations sont venues de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, à savoir : le Sénégal, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, la Mauritanie, la Gambie, la Sierra Leone, le Niger, la Guinée Conakry ; la Côte d’Ivoire, le Mali.
Selon les initiateurs, au cours de cette rencontre des femmes, il s’agit de faire l’état des lieux des groupements des femmes du secteur informel ; élaborer une charte des UFSI ; élaborer un plan d’action triennal ; partager les expériences notamment autour de la transformation et l’approche multidimensionnelle de l’agro écologie paysanne.
Dans ses mots de bienvenue, la présidente de l’Union des femmes du secteur informel du Mali (UFSI), Nana SACHO, a expliqué que ce forum est l’occasion de rassembler les femmes et véhiculer leur vision. Elle a rappelé que cette initiative avait été prise lors de la caravane de la Convergence globale de lutte pour la terre et l’eau.
Le maire de la commune rurale de Baya, Ogobara KODIO, a salué l’initiative tout en espérant que ce forum débouche sur des résultats concrets au profit du secteur informel qui occupe 80% de la population et sur lequel se repose l’économie du pays.
Le porte-parole de la Convergence globale de lutte pour la terre et l’eau, Massa KONE, a soutenu que la femme est un acteur incontournable du développement. Il a insisté à dire qu’il faut que les femmes marquent leur territoire en montrant qu’elles sont indispensables dans la société.
« Elles doivent montrer leur productivité. Chaque femme détient un éclair et quand on la donne l’espace, l’étincelle jaillie. Au Mali, beaucoup d’initiatives ont été prises en termes de législation pour donner aux femmes le rôle qu’elles méritent », a affirmé Massa KONE.
Il a précisé que la Convergence soutient les femmes de références qui ont déjà produit des choses visibles. ‘’Il faut d’abord avoir la base et l’engagement de faire quelque chose. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice pour bâtir le pays’’, a-t-il souligné.
Le porte-parole de la Convergence a expliqué le rôle important que les femmes jouent pour l’avènement de la paix. Il a fait comprendre que toute action de développement est vouée à l’échec tant qu’il n’y a pas de paix.
Massa KONE a enfin rassuré de l’engagement de la Convergence globale de lutte pour la terre et l’eau à accompagner les femmes pour qu’elles puissent être les acteurs de leur développement. ‘’Il faut plutôt préparer les femmes à se soutenir, elles doivent être les actrices principales du développement et non des cibles. Vous devez être dans la gouvernance, dans la production, dans la transformation, dans le dialogue ’’, a-t-il insisté.
Le préfet du cercle de Sélingué, Arouna TOGOLA, a affirmé que l’économie des pays en développement, africains notamment, est caractérisée par la coexistence d’un secteur formel et d’un autre dit informel.
« Ce secteur occupe, selon les pays et les zones urbaine ou rurale, 70 à 80 % de la population active, et plus précisément, selon le BIT, le secteur informel emploie 60% des femmes actives en Afrique de l’Ouest. Par exemple, plus de 2/3 des femmes des zones urbaines, péri urbaines et rurales participent à ce secteur même s’il n’existe quasiment pas de statistiques qui quantifient l’apport des femmes dans le secteur informel. Au cours des dernières années, l’expansion du secteur informel a été favorisée par les crises économiques cycliques et l’application de politiques d’ajustement structurel qui ont privé les hommes de leurs emplois salariés et, ont contribué aussi à faire sortir les femmes des domiciles pour aller au travail avec des revenus incontournables dans les stratégies de survie des ménages. Aujourd’hui, aucun domaine de la vie économique et sociale de ces pays n’échappe à l’emprise du secteur informel », a expliqué le préfet.
Il a indiqué que le secteur informel regorgeait d’entreprises individuelles sous forme de groupements d’intérêts économiques ou de promotion des activités féminines gérées exclusivement par des femmes en Afrique de l’Ouest.
« Elles sont plus présentes dans la transformation des produits agrosylvopastoraux et halieutiques, l’agriculture, l’aviculture, le maraichage et aussi dans le petit commerce, l’artisanat, les travaux de maison en tant qu’aides ménagères ou travailleuses domestiques », a détaillé Arouna TOGOLA, avant d’ajouter la contribution des femmes du secteur informel est essentielle dans l’économie de nos pays et leur stabilité tant elle favorise la création d’emplois.
Le préfet a saisi l’occasion pour évoquer la contribution des femmes aux frais de santé, à l’éducation, à l’habillement des enfants…
En dépit de ces apports incommensurables, regrette-t-il, les femmes du secteur informel sont dans des conditions précaires et font face à toute sorte de difficultés comme l’accès à la terre, aux financements, aux formations…
Donc pour le préfet, ce forum vient à point nommé car il permettra de consolider les initiatives d’autonomisation des femmes.

PAR MODIBO KONE

Source : Info Matin
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