Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Formation de militaires au Mali : en finir avec l’armée d’épaulettes et d’opérette

Le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), entend remettre de l’ordre dans l’armée malienne. Pendant qu’il est en visite d’Etat en Guinée, le ministère de la Défense vient de lancer, dans plusieurs régions, une formation en interne d’environ 8 000 militaires des forces armées maliennes, tous corps confondus, et dans plusieurs domaines, allant des transmissions aux blindés en passant par l’infanterie. Cette formation est prévue pour s’étaler jusqu’au mois de janvier 2015. Fait notable, le coût financier de cette opération, estimé à environ 2 milliards de F CFA, est supporté par le budget de l’Etat.

IBK keita ibrahim boubacar president malien

Une remise à niveau des troupes s’impose

Si malgré la crise économique, le président IBK est prêt à casser la tirelire pour la formation professionnelle des militaires maliens, c’est dire toute l’importance qu’il accorde à une telle opération. Surtout après l’épisode des djihadistes où l’armée malienne a été l’ombre d’elle-même, et où le pays a dû son salut à l’intervention d’armées étrangères.

Au-delà, cela traduit sa volonté de doter le Mali d’une armée forte et opérationnelle à tous points de vue, en rupture de ban avec certaines mauvaises habitudes du passé, faites de favoritisme. Toute chose qui a entraîné la jalousie, les rancœurs, la division et des clivages dévastateurs au sein de la Grande muette. Aussi, une remise à niveau des troupes s’impose, mais dans un esprit d’équité et de saine émulation, où les galons se donneront suivant le mérite, dans la transparence la plus totale.

Finis donc les galons de complaisance, souvent obtenus par subjectivisme et du fait de certaines accointances.
Quand on se rappelle toutes les dérives qui ont émaillé l’intermède Sanogo avec ses règlements de comptes entre frères d’armes, on comprend la profondeur du mal de l’armée malienne.

A ce propos, on se souvient encore de la grogne de certains compagnons de l’ex-capitaine Sanogo qui n’avaient pas du tout digéré que ce dernier soit bombardé général pour profiter des avantages liés à ce grade, passant du jour au lendemain du grade de capitaine à celui de général sans coup férir. Beaucoup d’encre et de salive avaient du reste coulé par rapport à ces galons de général de Sanogo, que beaucoup avaient estimé immérités.

Or, pour un militaire, il est important que le chef à qui il obéit soit à ses yeux, un chef méritant et non un chef dont les galons sont plus des galons acquis du jour au lendemain. Ainsi naissent les frustrations et les rancœurs.

Vivement que ces formations sonnent le renouveau de l’armée malienne

C’est à tout cela que le président IBK veut mettre fin, pour en finir avec l’armée d’épaulettes où seul le galon compte, peu importe la manière dont on l’a acquis. Désormais, les galons seront mérités, sans sauter les étapes. Et celui qui les portera en sera d’autant plus fier que lui et ses frères d’armes sauront qu’il ne les aura pas usurpés.

En cela, l’on peut dire que le commandement de l’armée malienne est bien inspiré de renouer avec ces formations dont les militaires maliens, depuis l’année 2008, n’ont pas bénéficié.

Il faut donc saluer cette initiative qui est non seulement opportune mais aussi nécessaire, après la zone de turbulences qu’a traversée l’armée malienne eu égard au rôle prépondérant qu’elle a joué sur l’échiquier politique malien ces dernières années, sans avoir véritablement tiré ses marrons du feu.

Il est de notoriété publique que ce qui fait la force d’une armée, c’est sa cohésion dans la discipline et le respect de la hiérarchie, en plus de la qualité de la formation à la base. Aussi cette formation aura-t-elle l’avantage de remettre les soldats à niveau. Mais aussi elle donnera le sentiment d’un traitement équitable puisque tout le monde sera logé à la même enseigne.

En plus, elle sera l’occasion d’enseigner des modules nouveaux comme le comportement face au risque terroriste, chose qui reste encore un défi pour la plupart de nos armées africaines qui y sont mal, peu ou pas du tout préparées. Il faut aussi espérer que ces formations, en plus d’enseigner ces connaissances, s’élargissent à des valeurs comme le rôle de l’armée dans la démocratie et l’Etat de droit, comme le recommandent les textes de la CEDEAO, afin de permettre aux soldats de cerner le sens profond de l’Etat de droit et de l’intérêt général. Vivement que ces formations sonnent le renouveau de l’armée malienne.

 

Outélé KEITA

Source: Le Pays.bf

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance