Du 3 au 4 septembre 2015 s’est tenu à la Maison de la Presse du Mali un atelier de formation de journalistes sur la justice transitionnelle. Il était initié par le Programme Conjoint des Nations Unies d’Appui à la Promotion des Droits de l’Homme (PDH).
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Directeur de la Cellule de Planification et de Statistique (CPS) du ministère de la Justice, Mohamed Agaly, qui avait à ses côtés le Coordinateur du PDH, Mamadou Diakité, ancien ministre, et le 2ème Vice-Président de la Maison de la Presse, Alexis Kalambry. L’atelier avait comme objectif général de permettre aux journalistes de bien appréhender le concept de justice transitionnelle.
Dans son discours d’ouverture, le Directeur de la CPS confiera tout d’abord qu’en 2013 le PDH avait jeté les bases d’une réflexion sur la justice transitionnelle au Mali, sous la forme d’un colloque qui avait regroupé des participants venus de toutes les régions du Mali.
Il ajoutera que la justice transitionnelle repose sur quatre grands principes, qui sont le droit à la vérité, le droit à la justice, le droit à la réparation et les garanties de non répétition.
Deux thématiques furent ensuite à l’ordre du jour: «La justice transitionnelle: clarification conceptuelle, piliers, défis et perspectives au Mali» et «La place et le rôle des médias dans le processus de justice transitionnelle au Mali». Elles ont été abordées par d’éminents experts, comme Me Kalifa Yaro, Avocat à la Cour, Dr Mamadou Diakité, Magistrat, Abraham Bengaly, Professeur d’’enseignement supérieur et Mahamadou Talata Maiga, Administrateur délégué de la Maison de la Presse.
Me Kalifa Yaro a précisé que la justice transitionnelle est une justice de circonstance, dont l’avènement est consécutif aux dures réalités des violations de droits de l’homme commises dans un passé récent et qui sont restées impunies. La justice transitionnelle n’est donc pas une justice permanente, à l’instar de la justice ordinaire. Elle est tributaire de la temporalité et de l’exception qui caractérisent les transitions politiques.
Quant au Dr Mamadou Diakité, il a fait une brève présentation du PDH. Ce Programme, soulignera-t-il, a été conçu par le Gouvernement et le Système des Nations Unies pour appuyer les pouvoir publics et les organisations de la société civile dans leurs efforts de promotion et protection des droits de l’homme.
Le Pr Abraham Bengaly a traité de la présentation de la justice transitionnelle au Mali depuis le Colloque de 2013 et jusqu’à l’avènement de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Selon lui, face à l’ampleur des violations graves et massives de droits de l’homme consécutives à la crise institutionnelle et sécuritaire qui a profondément marqué le Mali depuis 2012, il est apparu opportun de réfléchir sérieusement à la possibilité de recourir, dans une perspective de rétablissement de la paix durable, à des stratégies et moyens de relèvement et de reconstruction de l’Etat, parmi lesquels figure en bonne place la justice transitionnelle.
Mahamadou Talata Maiga rappellera dans son exposé que le journaliste doit inclure dans sa démarche, l’exactitude, l’impartialité, la responsabilité et le professionnalisme. Les recommandations issues de l’atelier ont porté, entre autres, sur le renforcement des capacités des médias par la formation, l’équipement et les voyages d’études.
S’y ajoutent l’implication des journalistes dans le suivi du processus de justice transitionnelle, la création d’un réseau de journalistes sur celui-ci et sa délocalisation dans les régions.
Adama Bamba
source :22septembre