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FORCES ALTERNATIVES POUR LE RENOUVEAU ET L’EMERGENCE/AN KAWULI : «Le Parti FARE relève que le document paraphé par le Gouvernement recèle des risques majeurs pour l’unité et la stabilité du Mali»

Le Parti FARE-An Ka wuli, après une analyse approfondie lors de la réunion de son Secrétariat permanent du mercredi 04 mars 2015 du document intitulé  «Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger » tel que notifié par le Premier ministre le 1er mars, document paraphé par le Gouvernement  et une des parties au processus d’Alger, ainsi que la Médiation présidée par l’Algérie, et suite à la rencontre des Partis politiques de l’opposition du 5 mars 2015 autour dudit document,

Déclare ce qui suit :

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Attaché au respect de la Constitution du Mali  et aux valeurs de la République tels que l’intégrité territoriale, l’unité nationale, la laïcité, l’égal traitement des citoyens par l’Etat ;

Saluant le combat inlassable du peuple malien pour la liberté, la paix et la démocratie;

Préoccupé par la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire national particulièrement dans le Nord et compatissant aux souffrances quotidiennes des populations;

S’inclinant devant la mémoire des victimes civiles et militaires, maliennes et étrangères de la crise sécuritaire;

Réaffirmant notre solidarité aux familles endeuillées, aux blessés, aux réfugiés et aux déplacés;
Saluant l’élan extraordinaire de solidarité  et de générosité de la communauté internationale, des pays frères et amis et de plusieurs bonnes volontés autour de la crise malienne afin de nous aider à construire un avenir meilleur pour notre pays;

Soucieux de préserver le capital le plus précieux de notre pays, à savoir « LE VIVRE ENSEMBLE », basé sur un brassage multiséculaire des ethnies et des cultures, qui constituent notre héritage commun et qui a permis à notre nation de surmonter les épreuves les plus difficiles depuis des siècles;

Regrettant encore une fois le fait que dans la préparation des pourparlers d’Alger, les autorités n’aient pas cru devoir  procéder  à de véritables concertations sur les questions de fond ce qui aurait conforté la position gouvernementale dans les négociations ;

Le Parti FARE relève que le document paraphé par le Gouvernement recèle  des risques majeurs pour l’unité et la stabilité du Mali :

  • L’absence, maintes fois dénoncée, de vision refondatrice de nos institutions et donc de cap du Gouvernement dans la résolution du conflit se reflète dans le document paraphé qui n’envisage pas l’avenir du Mali entier, dans son unité, sa dignité, sa sécurité et sa prospérité ;
  • L’accord ne réaffirme pas la prééminence de la Constitution du Mali ni dans son préambule, ni dans ses Principes, Engagements et Fondements pour un règlement durable du conflit ;

 

 

  • L’appellation « Azawad » citée parmi les trois éléments retenus comme fondements du règlement concerté du conflit et définie comme « une réalité socio- culturelle, mémorielle et symbolique… », constitue une véritable imposture politique et est porteuse de germes  réels de séparatisme qu’aucun malien ne doit sous estimer,

 

  • La disposition qui consiste à « assurer une meilleure représentation des populations du nord du Mali dans les institutions et grands services publics, corps et administration de la République » est une violation de notre Constitution, des règles et valeurs républicaines, qui ne sauraient admettre ni une administration partisane, ni une administration communautariste ;

 

  • Le dispositif institutionnel envisagé sans invoquer l’autonomie la consacre avec entre autres :

– l’élection du président de l’Assemblée régionale élu au suffrage universel direct, chef de l’exécutif et chef de l’administration de la région distinctement d’une assemblée régionale élue aussi au suffrage universel direct, pourrait  être source de blocage dans le fonctionnement institutionnel de la Région et de l’Etat ;

– la création d’une police territoriale,

– la volonté de réserver aux ressortissants des régions du nord, la majorité des effectifs de la  fonction publique territoriale ;

Tout cela est porteur des germes d’un régionalisme destructeur  pour notre cohésion nationale.

  • L’armée nationale républicaine doit être bâtie en dehors de toute considération d’appartenance régionale, ethnique ou autre.
  • L’architecture de l’accord, les multiples engagements, le calendrier de mise en œuvre, les capacités de l’Etat et des collectivités rendent difficiles son application ;  les  mesures préconisées si le calendrier n’est pas respecté peuvent aboutir à des frustrations pouvant conduire à des blocages, voire à des remises en cause.

En somme, il convient de noter que sur de nombreux points, le projet d’accord suscite de la part de nombre de nos concitoyens  des interrogations et des doutes légitimes.

Parfaitement conscient de l’impérieuse nécessité pour notre pays de parvenir à une paix véritable et durable, le Parti FARE demande à la communauté internationale et particulièrement aux Etats du sahel et autres partenaires bilatéraux d’entendre le message du peuple malien  pour que les solutions préconisées aujourd’hui ne soient pas sources d’une plus grande déstabilisation du Mali et de ses communautés.

Au regard de ce qui précède, le Parti FARE An ka wuli,  conscient  que tout le travail accompli depuis l’accession du Mali à l’indépendance pour créer l’unité nationale pourrait voler en éclat, se démarque de « l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger »du 25 février2015. 

Bamako le 09 mars 2015

Source : Le Reporter

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