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Fonction publique : les licenciés traînent toujours leur spleen

La cour du Centre national des concours de la Fonction publique refuse toujours du monde à moins d’une semaine de la fin du dépôt des candidatures prévu pour le 1er février. Pendant ce temps, les licenciés, qui ne peuvent pas postuler, ne décolèrent pas. Ils entendent protester contre « cette injustice » et faire valoir leurs droits de participer aux concours de la Fonction publique au même titre que tous les autres diplômés.

 

C’est dans une directive adoptée en 2007 que l’UEMOA a instruit aux États de recourir désormais au système LMD (Licence, Master, Doctorat) au niveau de l’enseignement supérieur. Le Mali adoptera le système en 2008, à travers un décret présidentiel. Les écoles supérieures et universités fonctionnent donc depuis sur la base de ce système.

En 2014, le Mali précisera même que la licence va progressivement remplacer la maîtrise et constituer ainsi le premier grade universitaire. Malgré toutes ces décisions, indiquant en outre que les ministres concernés sont chargés de l’application de la mesure, la licence, qui correspond à la catégorie « A », n’est toujours pas prise en compte lors des concours d’accès à la Fonction publique. Une seule fois les agents de santé titulaires de ce diplôme ont été admis à passer le concours, nous confie une source, qui ajoute que la mesure d’interdiction concerne maintenant toutes les spécialités.

Invités à un séminaire d’échanges sur la question en août 2021, les directeurs des grandes écoles, ainsi que les recteurs d’universités et les doyens de facultés, ont affirmé qu’il s’agissait principalement « d’un problème de sensibilisation des directeurs des ressources humaines, qui ne prennent pas en compte la licence », affirme M. Bréhima Camara, Directeur des études de l’École supérieure de journalisme et des sciences de la communication. L’une des recommandations fut donc d’informer les DRH, afin qu’ils prennent conscience que le premier diplôme supérieur est désormais la licence.

« Notre surprise a été donc grande de constater que lorsqu’il y a un concours d’accès à la Fonction publique les détenteurs de licence sont exclus, discriminés », s’insurge Issiaka Sogodogo, chargé de la cellule de Communication et d’information du collectif qui regroupe l’ensemble des licenciés. Un collectif mis en place il y a environ  2 ans pour « lutter contre cette injustice ».

« C’est comme si la licence ne valait rien et qu’on obligeait les gens à faire le master. Or, nous n’avons pas les moyens et les autorités font la sourde oreille », ajoute M. Sogodogo. Ni les démarches administratives, ni les démarches judiciaires, puisque le collectif avait attaqué l’organisation du concours de la Magistrature, ne lui ont permis d’obtenir gain de cause. C’est pourquoi il « se bat pour tous les licenciés de toutes les facultés » puissent être entendus, même si pour le moment aucune des autorités concernées ne l’a reçu. Mais pourquoi, alors qu’elle est validée depuis plusieurs années, la « licence n’est plus considérée », s’interrogent les acteurs ?

Licence peu qualifiée ?

« Même si les masters sont ouverts, ils coûtent extrêmement cher », explique le Dr Bouréïma Touré, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences humaines et des sciences de l’éducation (FSHSE). Avant d’ajouter que le problème doit être discuté au niveau des autorités. En tant qu’enseignants, ils apportent leur appui en renonçant à une partie des fonds de formation pour les transférer aux meilleurs étudiants, qui peuvent ainsi avoir des bourses pour poursuivre en master.

« Sur le plan pédagogique, dans l’ancien système c’était au moment de la maîtrise que les étudiants étaient dotés d’outils leur permettant par exemple de réfléchir sur une problématique concernant la société et de construire un rapport qu’il présentaient ». Une maîtrise sur le plan pratique qui dotait ces cadres d’une certaine capacité à résoudre des problèmes.

Or, au niveau de la licence, même si les étudiants ont souvent des travaux pratiques leur permettant de réfléchir sur des problématiques à partir desquelles ils peuvent faire des rapports de quelques pages et les exposer, cela ne suffit pas pour acquérir la capacité demandée.

Source : Journal du Mali

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