Nous sommes dans l’enceinte du stade Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes où se déroule, depuis une semaine, la foire de fin d’année 2016.
À l’instar de Bamako, la délégation de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali de Kayes organise cette foire pour permettre aux populations de payer des vêtements, des chaussures, des jouets et des produits de beauté à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Force est cependant de constater que malgré leur dévouement, les organisateurs demeurent confrontés au défi de la mobilisation. Dès l’entrée du stade, le visiteur plonge dans une sorte de morosité ambiante. On ne sent véritablement l’événement qu’à travers la présence d’un parking pour les motos et d’une affiche fixée sur un mur du stade.
Une fois que le visiteur paie 100 Fcfa pour accéder au site de la foire, son attention est vite attirée par des exposants qui sont à la recherche de l’oiseau rare : la clientèle. Bien que le temps soit ensoleillé et doux avec une température oscillant autour de 33° C, on ne sent guère un grand engouement pour la foire. «Le marché est morose. Actuellement, il n’y a pas de mouvement», lance Madou Nimaga, vendeur des bijoux et de parfum.
Partout, les exposants sont unanimes sur un fait : la faiblesse de l’affluence. Moustapha Doucouré qui vend des chaussures et des prêts-à-porter attribue ce phénomène à la conjoncture économique. Certaines personnes dénoncent les prix élevés des articles par rapport à ceux du grand marché de la ville. Mais cet exposant signale que la situation change pendant la nuit. «Les gens préfèrent attendre la nuit, après la prière du Safo, pour venir en grand nombre. Ils se sentent en ce moment libres», a-t-il estimé.
Cependant, une lueur d’optimisme est lisible sur les visages de certains participants. «On est là. On se débrouille. C’est à la dernière minute (le 31 décembre) que l’on constate une ruée vers nos articles» , a affirmé Seïdina Ali Diakité qui propose des mèches aux clients à des prix allant de 2 000 à 20 000 Fcfa.
Les exposants offrent des chaussures coûtant entre 15 000 et 20 000 Fcfa. Avec 7 000 Fcfa, l’on peut se procurer d’un pantalon ou une chemise. Certains exposants ne se plaignent pas trop car ils parviennent toujours à glaner quelque chose. Ces exposants, comme Souleymane Coulibaly, peuvent souvent gagner 20 000 Fcfa par jour. D’autres retournent souvent à la maison avec des gains de 100 000 à 150 000 Fcfa par jour. Ces recettes leur permettent de rattraper les frais de stands (30 000 Fcfa) qui sont installés entre la porte d’entrée principale et la tribune ouest du stade Abdoulaye Makoro Sissoko.
Des commerçants souhaiteraient qu’à l’avenir un site plus vaste soit identifié et choisi pour les prochaines éditions de cette foire.
B. M. SISSOKO
AMAP-Kayes
Source: essor