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FOCUS : Vivement un Comité de normalisation pour relancer le football malien sur une base managériale saine

Quelle peut être maintenant l’issue de la crise actuelle du football malien ? C’est la question qu’on nous pose ces derniers jours après l’assemblée générale extraordinaire de la Fédération malienne de football (Femafoot) le 29 novembre 2016 à Sikasso. Une rencontre naturellement boudée par le Collectif des ligues et clubs majoritaires parce qu’elle ne correspondrait pas à l’interprétation qu’il donne à l’exécution correcte de la sentence rendue par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) le 4 octobre 2016.

siege femafoot

Nous sommes dans une impasse dont l’issue inexorable semble être la mise en place d’un Comité de normalisation écartant les deux tendances. Inexorable, parce que toutes les médiations entreprises au niveau national ont abouti à la même impasse. Et à ce rythme, il ne faut rien attendre du TAS d’autant plus que la FIFA ne semble pas toujours comprendre les raisons réelles de cette crise, un conflit d’intérêts avant tout.

Aujourd’hui, le Comité exécutif jouit de la légalité, il n’a aucune légitimité à diriger le football malien. La liste de présence à l’AGE de Sikasso est assez illustrative en la matière avec 33/55 mandataires invités. Certes, le quorum est atteint. Mais le nombre d’absents est loin d’être négligeable. Sans compter que, du côté du Collectif, on conteste ce quorum d’autant plus que les ligues de Bamako et Ségou ont été représentées en violation du verdict du TAS. En effet, le Tribunal a annulé l’AGO du 31 octobre à l’issue de laquelle des clubs et des dirigeants avaient été sanctionnés. Et du coup, ces sanctions deviennent caduques.

Ainsi, l’ensemble des membres qui devaient participer à cette assemblée générale n’ont pas été convoqués. Les véritables représentants des ligues de Ségou et de Bamako, soit ceux qui avaient été convoqués pour l’assemblée générale du 10 janvier 2015, n’ont pas été convoqués.

Pour la ligue de Ségou, la fédération a mis en place une ligue parallèle dont le président n’est pas celui qui avait été convoqué à l’assemblée générale du 10 janvier 2015. Or, le TAS avait expressément sollicité une convocation conforme à celle de l’assemblée générale du 10 janvier 2015.  S’agissant de la ligue du district de Bamako, la fédération a remplacé le président officiel, en violation des statuts et règlements de la Fédération.

C’est  dire que ce sont les responsables en place au moment de l’AGE du 15  janvier 2015 qui auraient dû représenter ces ligues. Chaque ligue ayant droit à trois représentants, cela donne six qu’il faut soustraire du quorum. Cela donne finalement 27/55. Ce qui signifie que les absents étaient majoritaires car ils sont au nombre de 28 mandataires.
La légalité est donc entachée.

Que faut-il faire ? Comme nous l’avons écrit au début, il faut donner un carton rouge aux deux camps et les renvoyer dans les vestiaires. Comme le souhaite un confrère et également responsable de club, «il faut balayer tous ces gens pour qu’ils aillent se préparer pour les élections futures».

Si la FIFA ne veut pas s’assumer, le gouvernement du Mali doit siffler la fin de la récréation. Et cela à travers la mise en œuvre d’un Comité intérimaire destiné à gérer les affaires courantes, jusqu’à ce qu’une assemblée générale ordinaire et élective soit convoquée, conformément aux Statuts. L’objectif est de rassembler les légitimes représentants du football malien et d’élire des représentants dignes de la Fédération malienne de football et aptes à diriger le football au Mali.

C’est une décision courageuse qu’il faudra prendre rapidement. Courageuse ? Oui, parce que la même FIFA va évoquer l’ingérence politique dans l’administration du football pour suspendre le Mali de ses compétitions. Toutefois, le ministère des Sports ne doit pas manquer aujourd’hui d’arguments pour attaquer une telle décision devant le TAS. Surtout que la FIFA s’est montrée incapable d’exécuter correctement sa sentence dans cette crise. Sans compter que tout prouve aujourd’hui que les protagonistes de cette crise ne peuvent plus être réconciliés parce que le fossé qui les sépare ne cesse de s’élargir.

Inutile de perdre du temps, il faut aller à la normalisation. Mettre en place un Comité de normalisation ou Comité intérimaire est une décision politique pour laquelle le ministère des Sport a besoin du soutien non seulement du gouvernement, mais aussi et surtout du public sportif qui doit comprendre que c’est aujourd’hui la seule issue crédible à cette crise. Et cela permettra de redémarrer sur des bases saines.

Compte tenu des conséquences auxquelles il faut s’attendre dans un premier temps, la mise en place de ce comité doit intervenir juste après la CAN «Gabon 2017» pour ne pas bouleverser la préparation des Aigles ou compromettre leur participation à cette phase finale.

Nous ne savons pas si leurs fonctions à la Haute autorité de la communication  (HAC) et à la Cour de la Cédéao leur permettent d’assumer une telle responsabilité, mais nous pensons que le Doyen Gaoussou Drabo ou Hamèye Founé Mahalmadane sont mieux indiqués pour présider un tel comité !

Moussa BOLLY

Source: Le Reporter

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