Le Consortium international des journalistes d’investigation, après le scandale des ‘’Panama papers’’, a publié le mardi 23 juillet, les ‘’Mauritius Leaks’’. Il y est listé 200 000 documents, envoyés anonymement et provenant du cabinet d’avocats international Conyers Dill & Pearman, spécialiste de la finance off-shore. Ces documents mettent en lumière les pratiques d’optimisation fiscale des sociétés qui profitent du faible taux d’imposition à l’île Maurice pour y loger leurs bénéfices, et ce, au détriment des États d’origine de ces sociétés.
Pourtant, si les fuites mauriciennes révélées par le Consortium international des journalistes d’investigation, et dont le journal Le Monde publie les conclusions, ne prouvent en substance rien d’illégal, on estime toutefois que le comportement de ces multinationales et de ces crésus ne rime pas forcément avec l’éthique. Par exemple, le rocker philanthrope américain, Bob Geldof a toujours plaidé pour la transparence des affaires et la responsabilité des dirigeants africains mais jugé nécessaire de planquer son fonds d’investissement de ‘’8 Miles’’ à Maurice pour échapper à l’impôt aux USA. Ou encore les cas de la multinationale CFAO cou de ces richissimes hommes d’affaires africains qui ont préféré loger leurs avoirs à Maurice au lieu de leurs pays d’origine. Une perte de revenus pour leurs fiscs, dit-on ! Mais pourquoi reprocher à Maurice d’être un paradis fiscal qui domicilierait plus de 630 milliards de dollars d’actifs étrangers ?
Maurice respecterait les normes édictées par l’Organisation de coopération et de développement économique (l’OCDE). Mieux l’Île, considérée comme une puissance économique émergente, a déployé sa puissance d’attraction fiscale en direction des États, en faisant signer à 45 d’entre eux, dont 15 en Afrique subsaharienne, des traités de non double-imposition.
Ainsi en raison des conditions fiscales avantageuses, beaucoup d’entreprises se sont ruées dans ce pays pour échapper à l’impôt dans leur pays d’origine. Maurice n’est-elle pas alors dans ses droits pour attirer plus d’argent au profit de son économie en pratiquant des conditions fiscales généreuses ?
Certainement que oui, puisqu’il existe un aphorisme qui dit que les Etats ont des intérêts et non des amitiés ! Si l’on considère aussi les pratiques des richissimes, ils ont aussi le droit d’aller loger leur fortune là où elle est moins imposée. Car ces pratiques de paradis fiscaux sont la conséquence d’un taux d’imposition élevé de beaucoup de pays, notamment la France et les USA. Que ces pays adoptent in fine des taux acceptables pour ne pas encourager l’évasion fiscale ! Sinon, vive les paradis fiscaux !
Gaoussou M. Traoré
Source: Le Challenger