La formation du dernier gouvernement ne restera pas dans les annales pour la folle passion qui entoure d’habitude les remaniements ministériels. Tout s’est passé comme si les Maliens n’attendaient rien, à part évidemment ceux qui s’y voyaient. En contestant vivement la légitimité du président de la République, l’opposition a réussi à faire indirectement de l’avènement du nouveau gouvernement une banale actualité !
Ce désintérêt n’est pas le seul boulet que la nouvelle équipe va traîner. Des portefeuilles essentiels ont été placés entre des mains inexpertes. Kamissa Camara ministre des Affaires étrangères! Elle a sans doute fait de brillantes études, mais son background sur la diplomatie africaine tient dans un sachet plastique! L’histoire retient de cette jeune dame que Conseiller diplomatique du président IBK, nommé en juillet 2018, sa première prestation connue est un communiqué de condoléances suite au décès de Koffi Annan. La nouvelle chef de la diplomatie malienne n’avait pas hésité à mettre sous la plume du président que le Ghanéen avait été le seul Africain Secrétaire général des Nations-Unies. Après s’être fait sévèrement corrigée de toutes parts sur les réseaux sociaux sur le mandat de Boutros Boutros-Ghali, elle avait réagi par une bourde encore plus monumentale en ajoutant que Koffi Annan fut le seul Africain au “sud du Sahara” à occuper le prestigieux poste. La diplomatie malienne version Kamissa se fourvoyait dans une discrimination entre Africains, à défaut d’être taxée de racisme! L’important n’était-il pas que deux fils de notre Continent aient exercé la fonction? Cette génération auto-satisfaite malgré ses carences ne fait jamais dans l’autocritique.
Le nouveau casting de IBK nous réserve sans doute d’autres surprises, vicié qu’il est par des profils dont la naissance vaut autant sinon plus que le talent !
Ces nominations qui sentent une forte odeur d’entre-soi écornent sérieusement la double volonté de rajeunissement et de féminisation du gouvernement.
C H SYLLA
Source: L’ Aube