La semaine qui vient de s’écouler aura été particulièrement meurtrière au Centre et Nord du Mali. De l’explosion de mine dans la localité de Boni à l’attaque du poste militaire de Soumpi (Niafounké), l’horreur et la barbarie étaient au rendez-vous. En sept jours, un bilan non officiel indiquait une soixantaine de victimes (civiles et militaires) dans les deux régions, Mopti et Tombouctou. Aujourd’hui, le triste constat est là. Tout va sens dessus-dessous dans ce pays, où il faisait bon vivre dans un passé récent.
On est passé de la paix à l’insécurité, de l’unité sociale à la division ; et pire, de l’intégrité territoriale au risque élevé de partition.
Tout le monde semble conscient du danger qui menace aujourd’hui le Mali, où l’insécurité gagne le Centre et le Sud avec son lot d’attaques, d’enlèvements et d’assassinats. Face à la menace, une mobilisation à tous les niveaux s’impose.
La responsabilité pour déclencher cette mobilisation générale incombe au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, qui, lors de sa prestation de serment, en septembre 2013, avait pris l’engagement de « Mobiliser, Rassembler et Unir » les Maliens. Mais cette promesse et bien d’autres ont fait long feu. Que dire des nombreuses promesses, notamment sur l’instauration de la paix, de la sécurité dans le pays ou encore l’équipement de l’armée et des forces de sécurité? Oubliées !
Aujourd’hui, le Mali est à la croisée des chemins ! Au lieu de songer à un second mandat, au lieu de s’accrocher à un fauteuil et/ou des privilèges, au lieu surtout de tenir des discours creux, il est temps d’agir… Agir, en tenant vite des assises nationales sur l’état de la nation… Agir, en faisant appel à tous les fils du Mali (civils et militaires) pour qu’ils mettent leur expertise au service de la nation. Agir, en fin, en sollicitant sans complexe, ni honte, le concours de tous les amis du Mali, pour qu’ils apportent leurs soutiens. Le salut ne peut venir que par des actions et non des discours dont tout le monde connait les limites.
C H Sylla
L’Aube