«Selon des estimations récentes, chaque année dans le monde de 1 600 à 2 200 milliards de dollars de revenus sont générés par 11 types d’activités criminelles : trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains, d’organes humains et de biens culturels ; contrefaçon ; trafic illicite d’espèces sauvages, commerce illicite de produits de la pêche, exploitation forestière et minière illicite ; vol de pétrole brut ». L’information est contenue dans le rapport 2020 de la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) portant sur les flux financiers illicites (Ffi).
Selon le document, ces estimations doivent toutefois être prises avec précaution car tous ces revenus ne peuvent être traités comme des Ffi du fait qu’il est difficile de déterminer le flux de valeur transfrontière qui leur est imputable.
«Le trafic d’êtres humains pèse lourd dans ces flux. En agrégeant les informations sur ce qui est connu et publié, l’Onudc a ainsi conclu qu’en 2016 l’acheminement illicite de 2,5 millions de migrants le long de certains itinéraires avait généré, à l’échelle mondiale, un revenu cumulé d’au moins 5,5 à 7 milliards de dollars pour les passeurs », lit-on dans le document.
Ces activités illégales influent pour la plupart sur les perspectives de réalisation des objectifs économiques, sociaux et environnementaux ; leur impact est exposé en détail dans les chapitres 5 et 6 du présent rapport, consacrés à la relation entre les FFI et la durabilité sociale et environnementale. En ce qui concerne le trafic illicite de produits contrefaits, par exemple, selon le Forum économique mondial au cours de la seule année 2013 des médicaments antipaludiques de qualité inférieure ont causé la mort de plus de 100 000 enfants en Afrique subsaharienne. Le bilan mondial des méfaits imputables aux antipaludiques et aux antituberculeux contrefaits est bien plus élevé (World Economic Forum, 2015).
Source méconnue de flux illicites, le trafic de déchets illégaux a de graves conséquences pour la santé humaine et l’environnement. Le commerce des déchets est réglementé par une série d’accords internationaux sur l’environnement, dont certains incriminent une activité illégale spécifique, en particulier la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, la Convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontières et de la gestion des déchets dangereux produits en Afrique (Convention de Bamako) et la Convention sur l’interdiction de l’importation de déchets dangereux et radioactifs dans les États insulaires du Forum.
Adou FAYE
LEJECOM