La ministre française des Armées est arrivée ce lundi soir à Bangui où elle doit rester deux jours. C’est la première visite de Florence Parly en Centrafrique, après deux annulations. L’occasion pour la ministre de rappeler le soutien de la France à la Centrafrique, alors que la Russie est de plus en plus influente dans le pays.
« La France se tient aux côtés de ses alliés centrafricains. Notre amitié et notre confiance sont un souffle nécessaire pour la paix ». Dans son texte publié sur sa page Facebook, Florence Parly se donne les moyens de convaincre. Sur le papier, c’est une visite des plus classiques pour la ministre des Armées. Deux rencontres avec son homologue, Marie-Noëlle Koyara, un entretien avec l’envoyé spécial des Nations unies et un face-à-face avec le président Faustin-Archange Touadéra.
Selon l’entourage de Florence Parly, cette visite n’a rien d’une contre-attaque face à l’offensive russe. Livraisons d’armes, formation militaire, signature d’un accord de défense : depuis un an, Moscou est devenu un acteur incontournable sur le plan militaire et même diplomatique.
La Russie a en effet lancé, l’été dernier, son propre dialogue pour la paix, invitant à Khartoum au Soudan gouvernement et groupes armés à s’assoir autour de la table. Une initiative qui vient saper le laborieux processus de paix lancé par l’Union africaine (UA) dont « la France sera l’avocate infatigable » écrit Florence Parly, rappelant l’importance de « l’action coordonnée de la communauté internationale ».
Dans l’entourage de Florence Parly donc, on l’assure, ce n’est pas pour agacer Moscou que la ministre remettra 1 400 fusils d’assaut et d’autres équipements militaires. Même si pour cela, la France a dû obtenir une exemption de l’ONU à l’embargo sur les armes, comme la Russie. Ce n’est pas non plus pour contrarier Moscou que la ministre a rappelé dans un texte publié sur son compte Facebook, son attachement au processus de paix initié par l’Union africaine.
« Quand on parle de paix et de vies à protéger, il n’y a pas de rivalités ou d’intérêts particuliers qui tiennent », a conclu la ministre. Dans son texte, la ministre rappelle au passage que la France est aussi le premier partenaire de la Centrafrique pour l’aide au développement, avec 130 millions de financements par an.
RFI