«La paix est en marche. Beaucoup de gens ne pouvaient l’imager…». Mais beaucoup de gens ont pu constater la présence d’au moins deux drapeaux, lors de la cérémonie d’installation de l’autorité autonome de Kidal. Pardonnez mon étourderie, je voulais dire l’autorité intérimaire de Kidal. C’est le signe que la paix est en marche !

Je ne m’attendais pas à mieux de ta part, cousin adoré, puisque tu as une perception et une représentation de la réalité qui défient la réalité elle-même. La pauvreté de ton analyse est singulière et extraordinaire. Elle manque d’horizontalité et de verticalité. Je te comprends, on ne pense pas de la même manière à Sébénicoro que sous le soleil ardent de Kidal.

Sais-tu, cousin adoré, quand on regarde fixement la lune, l’on croirait voir en son sein une maman qui allaite son bébé. Mirage ou effet d’optique ? Du point de vue résultat, c’est du pareil au même. Alors, cousin adoré, tu peux pousser ton cocorico ! Qu’il neige ou qu’il pleuve, toi et ta parentèle êtes à l’abri de la grisaille de la vie quotidienne.

L’indigent du coin de ta rue peut crever de faim, tu penseras qu’il a été foudroyé, sinon, tout est rose dans le Maliba. La pauvreté et la famine peuvent nous terrasser tous, tu penseras, de prime abord, à une malédiction divine, puisqu’on ne t’aura pas suivi, toi, le messie.

Vois-tu, cousin, tu es comme un daltonien. Tu es aveugle au rouge et tu confonds le rouge avec le gris et le vert avec le marron-rouge. Alors, on ne perçoit pas la réalité de la même manière. Je t’aime quand même.

Issiaka SISSOKO