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Financement public : L’Etat ferme le robinet, disette dans les partis politiques

Frappés au porte-monnaie, les partis politiques maliens ne savent plus où trouver de l’argent pour leurs activités.

Dans les états-majors politiques, c’est le désœuvrement depuis plusieurs années à cause de la suspension de l’aide publique.
En clair, la fin inattendue du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) a ouvert la porte à des bouleversements profonds chez les hommes politiques qui étaient habitués à vivre de l’argent du contribuable. Et pour ne rien arranger, on s’achemine inexorablement vers la suppression pure et simple des allocations accordées aux partis politiques par l’Etat. Le ton en a été donné lors des Assises nationales de la refondation (ANR), tenues en décembre 2021 sur l’ensemble du territoire national. Dans les débats au niveau communal, même les représentants locaux des partis politiques n’ont pas défendu le maintien de l’aide publique. Beaucoup ont souhaité par la même

occasion la réduction du nombre des partis politiques maliens qu’on compte aujourd’hui par centaines.

Malheureusement, les Assises n’ont pas déterminé la façon dont le nombre des partis sera diminué. Certains estiment cependant que la solution se trouve dans la recommandation
visant à diminuer le montant de l’aide publique, voire sa suppression pure et simple. Selon des représentants locaux des partis, l’aide publique qui était accordée aux formations politiques depuis
1992 ne servait qu’à enrichir des chefs de parti. Les comités et les sections ne recevaient rien de l’argent public pourtant destiné à la formation des militants et autres besoins des partis.
La rengaine autour de la gestion des fonds en question dénonce l’utilisation de l’aide publique à des fins personnelles des chefs de parti. C’est ainsi que personne n’a défendu en milieu rural le bien-fondé de l’aide publique aux partis.

A Bamako, les leaders des partis politiques ont jusqu’ici gardé le silence sur cette question gênante. Et pour ne rien arranger aux choses, le Mali est entré dans une crise économique en plus de la guerre qui prend une grande partie des ressources du
pays. L’embargo imposé par la Cédéao en a ajouté à la confusion économique dans un contexte d’inflation internationale. Pour l’heure, les chefs de parti politique éprouvent une certaine honte à réclamer de l’argent à l’Etat qui a des priorités comme la sécurisation du pays.

Ce qui nuit à l’image des partis politique c’est que l’aide publique était devenue une aubaine pour certains petits malins. Sans travailler, certains politiciens avaient de quoi subvenir aux besoins de leurs familles grâce à l’aide publique. Les critères de l’attribution de l’aide n’étaient pas suffisamment contraignants et personne n’exigeait la justification de l’argent déboursé. Le temps de cette pratique semble révolu au Mali où le peuple demande de plus en plus des comptes aux autorités.

Soumaïla T. Diarra

 

Source: Le focus

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