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Financement de l’économie : LES 100 PROPOSITIONS DE CHEICKNA BOUNAJIM CISSE

Après son premier coup d’essai «Les défis du Mali nouveau», l’économiste Cheickna Bounajim Cissé revient avec un nouveau livre:«Construire l’émergence, Un pacte pour l’émergence». Cet ouvrage que l’auteur considère comme un pacte pour l’avenir a été présenté au cours d’une conférence tenue samedi à l’hôtel Radisson Blu.

hotel radisson blu bamako

C’était en présence d’éminentes personnalités, notamment l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, le ministre de l’Investissement et de la Promotion du secteur privé, Konimba Sidibé, le chef de file de l’opposition et député à l’Assemblée nationale, Soumaïla Cissé. Cadre de banque de son état, Cheickna Bounajim Cissé est l’auteur de plusieurs publications dont l’Acronyme Manganès. Titulaire d’un MBA de l’Université de Paris Dauphine et de l’IAE de Paris (Université Panthéon Sorbonne), il est le président de la commission « Banque et compétitivité » du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE). Il est aussi détenteur d’un master professionnel en Sciences politiques et sociales (option journalisme) de l’Institut français de presse (université Panthéon Assas).
Dans ce nouvel ouvrage, l’auteur aborde des sujets délicats, notamment le financement de notre économie. Le livre qui comporte 736 pages est décliné en 12 axes d’actions comportant un ensemble de 100 propositions permettant de booster le financement de l’économie en vue d’atteindre l’émergence à l’horizon 2030. « Ces 12 axes font du système financier et banquier le cœur du financement de l’économie », explique Cheickna Bounajim Cissé. Editée par la Maison d’édition BoD en Allemagne, cette œuvre démontre l’importance du système bancaire dans le financement de l’économie. Car, dira Cheickna Bounajim Cissé, le vrai problème de notre économique est qu’elle est sous financée par le système financier local. Pour preuve, les crédits à l’économie (les investissements) ne représentent que le 1/3 des concours bancaires. Dans ce lot, l’agriculture représente moins de 6% dans un pays où la majorité de la population active travaille dans le secteur agro-sylvo-pastoral. Et ce secteur contribue à hauteur de 42% à l’économie réelle. La part consacrée au secteur industriel est de 11%. Tandis que le  commerce général qui ne participe au PIB que de l’ordre de 16% est financé à hauteur de plus de 45% par les banques. En somme, 22% du PIB sont financés par le secteur bancaire local, selon la Banque mondiale. «Avec ce niveau de financement presque insignifiant, il est difficile de compter sur un développement.  Pis, les banques financent ce que l’économie ne veut pas : le commerce général. Ce qui prouve que nous avons un système financier déconnecté de l’économie réelle dont la conséquence est la spéculation», a fait savoir Cheickna Bounajim Cissé, ajoutant que les actifs bancaires augmentent de 27% au moment où l’économie croît de 5%. Ils étaient à 6% au temps de la récession économique. Par ailleurs, Cheickna Bounajim Cissé a expliqué que le Mali est le troisième marché bancaire le plus cher de l’UEMOA, après le Niger et la Guinée Biseau. Toute chose qui compliquerait son accès au financement. Selon l’économiste, cette faiblesse de financement est due à l’inadaptation des fondements structurels de notre système à nos besoins réels de développement. Il illustre son argumentaire par le Cadre pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2016-2018). D’après lui, ce cadre unique de référence en matière de progrès économique et de lutte contre la pauvreté est une fausse solution à un vrai problème. « On ne peut pas se développer en luttant contre la pauvreté. On se développe en créant de la richesse qui permet de créer des emplois », analyse-t-il.
S’insurgeant contre une rupture avec l’ordre ancien qui a un coût insupportable pour nos populations, l’auteur du livre propose une réforme profonde de la structure économique, institutionnelle et de conception de développement pour notre pays. Pour plus de légitimité et d’adhésion des populations à une telle réforme, il  suggère une union sacrée des Maliens pour dégager ensemble un programme économique sur une période de 20 voire 50 ans. Pour Cheikna Bounajim Cissé, ce Plan Mali émergent deviendrait le cadre unique de référence pour tous les régimes pendant la durée de sa mise en œuvre.
Ce live qui est facile à lire est disponible à la librairie Bah, au Grand hôtel et à l’hôtel Salam au prix unitaire de 55. 000 Fcfa.
C. M. TRAORé

 

Source: essor

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