Le nombre de malades atteints au rein augmente au Mali exponentiellement. Les patients ont besoin de ”lavage du sang” (dialyse) mais le dispositif n’est pas suffisant.
Les patients atteints de maladies des reins ont besoin de dialyse deux fois par semaine durant toute leur vie. Leur nombre s’accroît au Mali à la vitesse grand V et les nouveaux viennent s’ajouter aux anciens. Ils ont besoin qu’on nettoie entièrement leur sang deux fois par semaine et cela demande du matériel, du personnel qualifié et un dispositif médical: appareils de dialyse, fauteuil, médecin et technicien, maintenanciers, un système de filtrage d’eau etc. Cela est très technique et coûte cher. Il n’y a pas un seul maintenancier au pays et il faut parfois aller en Ukraine pour en chercher pour dépanner les machines.
Le Mali est un pays pauvre et les malades des reins meurent comme des mouches dans la souffrance et dans l’anonymat faute de machines de dialyse et du reste. Les parents des malades souffrent en silence, mais parfois se révoltent pour décrier l’insuffisance du nombre de machines, des machines qui tombent en panne et qui ne sont pas réparés. C’est ainsi que les années 2016, 2017 ont été caractérisées par la colère de 450 dialysés pour l’insuffisance des machines et le coût des séances de dialyse.
A titre d’illustration, le cas de DB (avril 2016) qui a déboursé 2.750. 000 F Cfa pour 22 séances de dialyse soit 125.000 la séance. Combien de familles peuvent supporter ce coût? A la date du 19 septembre 2014, l’hôpital du Point G disposait de 3 unités de dialyse en tout et pour tout. Il y a eu à cette période, une grande mobilisation et cela avait fait beaucoup de bruit, dont la presse s’en est fait échos. Mobilisations qui ont porté fruit. En effet, à la date du 15 février 2017, le point G disposait de trois salles, 32 machines dont 8 en panne. Des malades ne pouvaient pas être traités et on sait leur sort fatal.
Ceci explique cela ?
C’est très certainement cette situation qui fait mal au cœur qui a poussé Hamadoun Cissé à exhorter son frère Boubacar Cissé Batabali, PDG de son état des établissements Cissé SARL à intervenir. En effet, le PDG Batabali a expliqué son geste aux confrères de l’Ortm que c’était son jeune frère qui lui avait demandé de faire quelque chose pour les dialysés ; le jeune frère en question se tenait à ses côtés au moment où il s’adressait à la caméra de l’Ortm. Batabali est un opérateur économique en résidence au Congo Brazzaville.
En réponse donc aux sollicitations de son frère, il a fait un don au point G de 10 machines de dialyse neuves installées et il a promis d’en donner 10 autres dans un deuxième temps, de 15 fauteuils neufs et ultra confortables et d’un système installé de filtrage d’eau. Le tout pour un coût de 170 millions F CFA. La cérémonie de remise des dons a eu lieu sous la présidence du professeur Samba Sow, ministre de la santé et de l’hygiène publique le 05 janvier dernier.
Ainsi, l’année 2019 a débuté sous d’agréables auspices pour le point G, les dialysés et leurs familles. Sans oublier que le PDG de bonheur a promis de faire encore un peu plus. En tout cas depuis cette date, on entend du bruit par tout sauf du côté des dialysés du Point G. Pourvu que ça dure !
Amadou Tall
Source: Le Matin