En politique, si vous n’avez aucun idéal à défendre votre combat sera voué à l’échec. Les premiers acteurs politiques du Soudan français (actuel Mali) n’avaient pas d’argent mais ils avaient un idéal pour ce pays c’est pour cela que leur nom continue à être évoqué près de 60 ans après leur assassinat. Ils étaient tout simplement en avance sur leurs contemporains. Fily Dabo Sissoko et Hamadoun Dicko, deux éminents intellectuels de l’histoire politique de ce pays, ont payé de leur vie pour défendre leur idéal. Leur patriotisme, leur ténacité face à l’adversité et leur dignité face à la mort doivent servir d’exemple à la génération actuelle et celle de demain.
Fily Dabo Sissoko
Il est né le 15 mai 1900 à Horokoto (dans le cercle de Bafoulabé) dans une famille de chefferie traditionnelle malinké, a été exécuté par ses tortionnaires après avoir prononcé les mots suivants:
« Mon fils, lui dit FilyDabo Sissoko d’une voix bien timbrée, je sens ton désarroi et ta pitié que nous t’inspirons. Viens faire ce que le devoir te recommande. Nous sommes victimes d’un idéal et cet idéal nous vengera bien un jour, Incha Allah ».
Hamadoun Dicko
Il est né en 1924 à Diona (dans l’actuel cercle de Douentza) dans une famille de chefferie peule, a été exécuté après avoir prononcé les mots suivants :
« Remettez cette bague à ma fille et dites-lui que je suis mort pour un idéal. Je souhaite que cet idéal triomphe un jour pour le plus grand bien de mon pays ».
Quand on a un idéal pour son pays on se donne les moyens et les conditions avant de s’engager pour pouvoir le réaliser. Même si la mort venait on n’abdiquepoint ! La politique n’est pas seulement une question de fauteuil présidentiel, de siège au conseil communal ou à l’Assemblée nationale. Elle est d’abord et avant tout une question d’idéal…
Sambou Sissoko
Source: Le Démocrate- Mali