Deux pays liés par l’Histoire et la Géographie, le Mali et la Mauritanie ont noué au fil des années de très bonnes relations de coopération. Curieusement, il y a eu une brouille diplomatique entre les deux pays. Les autorités mauritaniennes accusent les forces armées maliennes d’avoir commis des actes criminels sur des paisibles citoyens mauritaniens sur le sol malien. Une accusation réfutée par les autorités maliennes. Ces vives tensions alimentées par des medias étrangers, surtout RFI, ont suscité des inquiétudes. Mais à qui profite cette brouille diplomatique entre le Mali et la Mauritanie ? Pourquoi cette campagne médiatique d’une grande envergure autour de cette affaire ? Ces questions valent leur pesant d’or au regard de l’ampleur et de l’intérêt que cela a suscité chez nos confrères français.
L’ambassadeur du Mali en Mauritanie, Mohamed Dibassy, a été convoqué par l’Etat mauritanien en guise de protestation. En vue d’apaiser la situation avec Nouakchott, le président de la Transition qui, après avoir échangé téléphoniquement avec son homologue, a dépêché une délégation ministérielle de haut niveau en Mauritanie. Après 48 heures d’intenses travaux, le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a assuré qu’aucune patrouille des FAMa n’était présente dans la zone aux dates indiquées et qu’à ce jour, aucune preuve matérielle ne permet d’incriminer les forces armées maliennes.
Les deux pays ont aussi convenu de créer une mission conjointe d’établissement des faits pour faire la lumière sur ces disparitions. Dans la foulée, le tribunal militaire de Bamako a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les lieux des incidents.
La circulation de civils est désormais interdite dans la zone frontalière Mali-Mauritanie, où se déroule depuis décembre dernier l’opération de lutte anti-terroriste dénommée Maliko. Donc, cette mystérieuse disparition de citoyens mauritaniens à la frontière entre les deux pays n’aura pas réussi à torpiller les relations entre Nouakchott et Bamako.
Qu’à cela ne tienne, il est important d’indiquer d’une part que la Mauritanie ne joue pas franc-jeu avec le Mali dans la traque des terroristes. Et d’autre part, elle a abusé de son nouveau statut de partenaire stratégique dans le désenclavement du Mali, sous embargo. La porosité de la frontière Mali-Mauritanie est très préoccupante et la partie mauritanienne ne fait rien pour exposer les terroristes. Combien de fois les bandits armés se sont servi de la passivité des autorités berbères pour terroriser nos populations frontalières ?
Vivant de trafic dans la bande sahélo-saharienne, la Mauritanie est toujours épargnée des attaques terroristes. Elle est l’ami et le refuge des bandits de tout acabit, des terroristes et des narcotrafiquants. Cela n’est pas un secret de polichinelle.
A.Touré
Source: Le Démocrate- Mali