Le Mali a exporté entre 2018 et 2020 respectivement 21 340,62, 27 000,97 et 21 929,11 tonnes de mangues. Si la saison 2021 n’est pas encore terminée, la production sera en baisse, selon certains acteurs. Malgré tout, on note depuis quelques années une augmentation de la production et un intérêt certain des investisseurs pour ce produit, devenu notre premier fruit d’exportation.
Ces quantités restent néanmoins en deçà du potentiel, qui pourrait être augmenté « si les difficultés des producteurs sont prises en charge », explique M. Kélétigui Berthé, Secrétaire à la production de l’Interprofession mangue. L’une de ces difficultés est le traitement des vergers.
Comparativement à la même période l’année passée, « il y a eu moins d’exploitations ». Mais cette année exceptionnelle ne concerne pas que le Mali, mais toute la sous-région, où un phénomène inédit a été observé, dont les raisons scientifiques n’ont pas encore été identifiées.
Pour un potentiel de production estimé à 575 000 tonnes, toutes variétés confondues, les entreprises sont obligées de « se battre pour obtenir des financements », parce que « les gens ne connaissent pas la mangue », ajoute M. Berthé. Il encourage donc « les PTF, et surtout les banques locales, à davantage financer ce secteur, parce que cela reste l’un des problèmes pour l’exportation et même la production ». Les banques sont réticentes, mais si elles agissent la production pourrait être triplée, assure M. Berthé.
Engagement progressif
C’est dans ce sens que la société EYF vient de bénéficier d’un prêt de 250 000 euros (plus de 160 000 000 francs CFA) d’ABC Fund, quelque temps après un autre octroyé à CEDIAM.
D’une centaine de tonnes en 2002, la société EYF exporte aujourd’hui environ 1 000 tonnes de mangues par an. Pour son Directeur commercial, M. Mahamadou Yaffa, ce prêt permettra d’avoir un fonds disponible 2 à 3 mois avant la campagne pour acquérir des emballages, qui ne sont souvent pas disponibles sur le marché, et de payer producteurs et pisteurs. Une bouffée d’oxygène pour cet exportateur de mangue depuis 1995, pour soutenir une activité qui pourrait être « plus porteuse », selon lui. La demande est forte, ce qui justifie sans doute l’intérêt des investisseurs . Pour maintenir les 300 emplois saisonniers au-delà de la campagne, qui dure environ 3 à 5 mois, il faut en plus du soutien à la production que les investisseurs contribuent à l’amélioration de la transformation. Car la demande est là, conclut-il.
Fatoumata Maguiraga
20 000 : Emplois directs et indirects
Prêt ABC Fund : 250 000 euros
Source: journaldumali