Pour toucher de près certaines réalités du monde rural en vue de trouver des solutions adéquates, le ministre de l’Agriculture, Kassoum DENON, a bouclé sa série de visites dans les zones cotonnières, le mercredi 25 mai, dans la filiale Centre, à Dioila.
La délégation ministérielle comprenait le directeur général adjoint de la CMDT, Cheick Oumar Tidiane DOUCOURE ; le directeur national de l’Agriculture, Issiaka FOFANA ; le président de la Commission développement rural de l’Assemblée nationale, Idrissa SANGARE ; le directeur de l’OHVN, Mamadou KANE ; le président de l’APCAM, Bakary TOGOLA…
Dans son mot de bienvenue à la délégation ministérielle, le maire de Dioila a salué cette initiative du ministre Kassoum DENON qui, selon lui, permet de toucher de près certaines réalités du monde rural en vue de trouver des solutions adéquates.
De 94 000 tonnes, la filiale Centre ambitionne 155 000 tonnes de coton
L’Administrateur général de la filiale Centre, Ibrahim SISSOKO, a présenté un bilan élogieux de sa filiale. Selon lui, pendant les trois dernières années, la production cotonnière de la filiale qu’il dirige tournait autour de 38 000 tonnes par an. Et que la production a atteint 94 000 tonnes au cours de la campagne précédente, malgré les difficultés de pluviométrie.
Quant à la production céréalière enregistrée au cours de la campagne écoulée, elle a été de 305 000 tonnes pour un besoin de 166 000 tonnes, soit 138 000 tonnes comme excédents céréaliers, précise M SISSOKO.
« La campagne qui pointe à l’horizon a été placée sous le signe de l’augmentation de la production avec une prévision de 155 000 tonnes de coton avec 162 000 hectares. Toutes les dispositions sont réunies pour concrétiser cette ambition», a fait savoir l’AG de la filiale Centre.
Quant au directeur général adjoint de la CMDT, Cheick Oumar Tidiane DOUCOURE, il a expliqué aux producteurs que l’ambition de la compagnie est d’aller vers la transformation du coton sur place pour faire des produits «Made in Mali».
Aussi, a-t-il révélé, ce projet d’innovation est le motif du présent déplacement du PDG en Chine en vue de trouver une usine qui pourra faire le travail de transformation du coton.
Le ministre de l’Agriculture, Kassoum DENON, pour sa part, a insisté sur la collaboration qui doit exister entre les producteurs, l’encadrement de la CMDT et son département pour atteindre la prévision de 650 000 tonnes de coton pour cette campagne qui doit atteindre la barre des 800 000 tonnes d’ici la fin du premier mandat du Président IBK.
Le ministre a saisi l’occasion pour indiquer que le chef de l’Etat lui a chargé de travailler en multipliant les points de rétention d’eau pour développer davantage la riziculture et d’autres cultures par irrigation ; de mettre à la disposition des paysans des engrais de qualité et de consolider l’entente entre les producteurs.
Il a également mis l’accent sur son ambition de réorganiser la CMDT afin qu’elle soit porteur de projets de développement social au bénéfice du monde rural.
Par ailleurs, le ministre a appelé les paysans à intégrer dans leur habitude la protection de l’environnement pour faire face aux effets néfastes du changement climatique.
Les producteurs ont exprimé leur reconnaissance au Président de la République, au ministre de l’Agriculture et à toutes les autorités agricoles pour l’intérêt qu’ils ne cessent d’accorder au monde rural.
Comme préoccupations qui peuvent être des entraves à l’atteinte des objectifs fixés, les intervenants ont soulignés la vente des intrants agricoles par certains paysans ; la cherté de l’aliment bétail ; l’exode des jeunes ruraux vers les zones d’orpaillage et les brouilles autour de la mise en place du bureau de l’APCAM. En tout état de cause, ils se sont tous engagés à cultiver le coton.
Le ministre a rassuré les producteurs de tout faire pour trouver des solutions diligentes et efficaces à toutes les préoccupations évoquées par les paysans.
Le bilan de la visite satisfaisant
Après l’étape de la filiale Centre qui a mis fin à cette série de prise de contact avec les producteurs de coton, le ministre Kassoum DENON a livré ses sentiments de satisfactions et de réconforts. Il s’est dit satisfait par le fait qu’unanimement tous les paysans se sont engagés à cultiver le coton.
« Cette visite a été l’occasion de dissiper les petits malentendus entre les producteurs, et tout le monde parle de la même voix maintenant. Nous bouclons cette visite de terrain avec une satisfaction réelle d’avoir véritablement échangés avec les producteurs, d’avoir discuté avec eux sur toutes les questions essentielles qui concourent à une bonne productivité. Que ça soit les problèmes de matériels agricoles, de semences, d’engrais, la lumière a été faite sur tous les aspects. À travers les échanges nous avons constaté que les producteurs sont fortement engagés à atteindre l’objectif de 800 000 tonnes à l’horizon 2018. Cela nous a véritablement réconfortés et nous pouvons dire que la mission s’achève sur une bonne note de satisfaction», s’est réjoui le ministre DENON.
Le DGA de la CMDT, Cheick Oumar DOUCOURE, a noté que l’accroissement des prévisions au niveau de toutes les filiales s’inscrit dans le sens de la relance de la culture du coton dans notre pays. Il a rappelé que dans le programme de développement stratégique, l’Etat du Mali s’est engagé à atteindre une production de 800 000 tonnes de coton à l’horizon 2018. Déjà, note-t-il, en mesurant les forces et en regardant les ambitions et les engagements que les producteurs ont pris, il est très certain de pouvoir atteindre et même dépasser les prévisions pour la campagne en cours.
Pour M. DOUCOURE, les stratégies qu’il faut adopter pour atteindre les résultats sont, entre autres, de travailler à faire en sorte que les intrants en quantité et en qualité soient disponibles à temps auprès de l’ensemble des exploitations cotonnières ; que le dispositif d’encadrement soit suffisamment étoffé ; que les anciennes zones cotonnières qui, avec les aléas climatiques et l’insuffisance de l’encadrement, s’étaient rétrécies par rapport à cette culture, puissent retourner à la culture du coton. Il a souligné le cas de la zone de Banamba où la filiale centre aura un encadrement dense pour que la culture du coton puisse reprendre dans cette localité.
À ces stratégies évoquées, le DGA a ajouté l’application des itinéraires techniques.
« Nous avons compris que comme cause de la chute de la production, au-delà des aléas climatiques, il y a le non-respect des itinéraires techniques. Nous allons accorder à l’encadrement toutes les formations nécessaires pour renforcer la capacité des encadreurs », a-t-il promis.
Pour le président de l’APCAM, Bakary TOGOLA, au cours de cette série de visites, tous les messages clés ont été véhiculés aux producteurs. Volontiers, il a reconnu que l’Etat a fait tout son possible pour augmenter le prix du kilogramme du coton ; subventionner les intrants et équipements agricoles ; et payer les ristournes de la campagne passée. Il a salué les producteurs qui, avec les différents efforts remarquables des autorités en leur faveur, ont accepté à l’unanimité de cultiver le coton cette année. M. TOGOLA s’est dit rassurant qu’avec une bonne pluviométrie, les prévisions seront largement atteintes.
PAR MODIBO KONE, ENVOYE SPECIAL A DIOILA
Source: info-matin