Le timing n’avait rien d’anodin, dans la dernière ligne droite, quelques jours avant le dépôt des candidatures. Début octobre, la commission d’éthique de la FIFA, longtemps considérée aux mains de Sepp Blatter, décide de sanctionner le Suisse et le président de l’UEFA, Michel Platini. En cause : un versement polémique d’un million 800 000 euros (environ 1.179.000.000 F cfa) touché par l’ancien célèbre N°10 des Bleus en 2011. Un versement effectué par la FIFA pour des missions effectuées entre 1999 et 2002 et une affaire vieille de 15 ans qui resurgit comme par hasard à 5 mois de l’élection avec en arrière-plan beaucoup de questions : 2011, année de la réélection de Blatter à la FIFA et à l’époque soutenu par Platini et l’UEFA… Février 2011 soit 3 mois après le vote du Français en faveur de Qatar 2022. Alors, le triple Ballon d’or a-t-il été corrompu par le président de la FIFA ? Le Suisse a-t-il fait fuiter une information à charge pour l’ancien capitaine des Bleus ?   

Trois semaines plus tard, Blatter torpille encore un peu plus la candidature du patron du football européen, donnant une interview à une agence de presse russe et s’en prenant évidemment à son ennemi héréditaire. «Au début ce n’était qu’une attaque personnelle, c’était Platini contre moi, puis c’est devenu politique… Et alors ce n’était plus Platini contre moi. C’était aussi ceux qui ont perdu (l’organisation) des Coupes du monde. Angleterre contre Russie (Ndlr : le pays hôte du Mondial 2018), et les Etats-Unis qui ont perdu le Mondial (2022) face au Qatar». Et puis, tout s’est accéléré ces derniers jours. Encore des fuites et informations de nature à détruire celui qui était encore grandissime favori de la course à la présidence de la FIFA il y a 2 mois, une campagne anti-Platini menée par de farouches adversaires : 6 ans de suspension pour le Français, le diagnostic publié dans le Daily Mail dimanche dernier, s’appuyant sur le témoignage d’un proche du comité exécutif de la FIFA, le gouvernement du football mondial…Et il y a 4 jours, l’information délivrée par la commission d’appel de la FIFA, rejetant l’appel de Blatter et Platini.
Puis aujourd’hui, la commission d’éthique annonçant avoir requis des sanctions contre les 2 hommes, sans les préciser. La dernière chance du Français reste le Tribunal arbitral du sport (TAS), qu’il a saisi vendredi dernier…