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Fête du Travail 2021: les centrales syndicales en rangs dispersés face à l’État

Les trois centrales ont toutes choisi, en raison de la Covid-19, de surseoir à leurs traditionnelles démonstrations de force pour tenir des conférences de presse. La différence de posture des unes et des autres explique les positions défendues ou combattues. Tandis que l’UNTM est dans sa posture combative de représentant légitime des travailleurs et du peuple spolié et floué, le participationnisme de la CSTM qui fait désormais d’elle juge et partie en tant que membre du CNT plombe ses envolées syndicales traditionnellement au vitriol. Quant à la CDTM qui cherche toujours ses marques dans l’imbroglio syndical malien, elle semble toujours disposée à faire du charme au régime, à tous les régimes et ça, ça ne présage pas d’un avenir radieux.

 

UNTM : le réquisitoire implacable

En lieu et place de son traditionnel défilé sur le Boulevard de l’indépendance, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a marqué la fête du 1er mai 2021 par une conférence de presse, à la Bourse du travail. Ce changement s’explique par les nouvelles mesures adoptées par le Gouvernement pour contrer la propagation de la maladie à Coronavirus. Le principal conférencier était le Secrétaire général, Yacouba KATILÉ, assisté par les leaders syndicaux de la Plateforme d’action commune (le Syndicat Libre des Travailleurs du ministère de l’Administration territoriale ; le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils ; le Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales ; le Comité syndical des agences de développement régional) et le secrétaire général du syndicat autonome des greffiers, secrétaires de greffes et parquets (SYNAG).
Le thème retenu cette année par l’UNTM est : ‘’Protection et la sécurisation des travailleuses et travailleurs, et singulièrement des FAMA’’.
Cette célébration sans festivité a été marquée par le message du secrétaire général à tous les travailleurs, suivi d’une conférence de presse consacrée au préavis de grève déjà déposé sur la table du gouvernement.
Dans son message, après avoir souhaité bonne fête à tous les travailleurs, Yacouba KATILÉ a dénoncé les licenciements abusifs des travailleurs dans nombre d’entreprises. Des travailleurs licenciés qui n’ont perçu aucune subvention, ou après avoir perçu celles-ci ont tout de même été envoyés au chômage des secteurs publics, parapublics et privés.
Abordant la question de la la non-application des accords du 5 février 2021, le Secrétaire général de l’UNTM n’a pas caché sa colère.
« Quand les plus hautes autorités se tapent la poitrine d’avoir su abuser de notre centrale, et qu’elles n’appliqueront aucun des accords signés par le gouvernement, nous nous trouvons dans un contexte d’animosité syndicale, d’utilisation obscurantiste de la politique contre les citoyens par l’État et quelques-uns de ses plus hauts responsables », a tonné M. KATILÉ.
Après avoir critiqué les salaires pluri-millionnaires que s’octroient des cadres, le leader syndical a opposé la modicité des traitements appliqués à ceux qui pendant 30 à 40 ans de service n’ont pas 500 000 FCFA de salaire. Selon lui, pour le calme dans notre pays, le montant des salaires des autorités de la Transition devrait être divisé par 100.
« Sans cela, que nul ne compte sur l’UNTM pour ne pas mettre de l’incandescence dans ses actions de défense des intérêts des travailleurs », a averti le responsable syndical.
Il a déclaré que la situation sécuritaire ne fait pas oublier à l’UNTM une de ses revendications, à savoir la cherté de la vie. Yacouba KATILÉ a affirmé que cette cherté de la vie devrait prendre immédiatement fin, ou c’est l’affairisme des hommes au pouvoir qui la ravive sous le coup de l’impunité.
Après avoir passé au peigne fin la situation dans notre pays, le Secrétaire général de l’UNTM a soutenu que ce 1er mai Sa été à coup sûr le plus sinistre depuis l’époque coloniale, que notre pays connaît.
« Nous devons nous poser des questions et trouver les solutions les plus radicales », a-t-il tranché.
Quant aux revendications, le secrétaire général a affirmé que l’UNTM resterait déterminer à défendre becs et ongles les acquis prévus pour être exécutés dans la durée de la transition.
La Centrale a opposé un niet catégorique aux décisions et actes qui assombriront les espérances d’un décollage politique serein.
« En ce qui concerne les accords signés avec l’UNTM, ses alliés que sont la Plateforme commune, et le SNAG, il faut l’application des PV de conciliation, la prise et la signature des décrets prévus pour que les grèves, bataille économique par excellence pour les travailleuses et travailleurs, s’estompent », a préconisé Yacouba KATILÉ.
Pour lui, le prétexte de manque d’argent ne prend plus, dès lors que des non-élus se sont octroyé des dizaines, voire des centaines de millions en salaires, alors que des milliards constituent les fonds souverains.

PAR MODIBO KONÉ

Source : INFO-MATIN

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