Pour la 3ème fois, la ville de Garana dans le cercle de Barouéli située à 190 km de Bamako, a accueilli le festival international du Dô du 5 au 7 Mai 2023 au bord du fleuve Niger. Co-Organisé par l’artiste international et célèbre joueur de l’instrument ‘’ Goni’’, Bassekou Kouyaté natif de Dô et Aliou Touré, Directeur général de ‘’Starmonde’’, l’objectif de ce festival selon ses initiateurs est de mieux connaitre cette localité légendaire.
Dô est une partie intégrante de la région de Ségou. Il regroupe 12 villages échelonnés de part et d’autre du fleuve Niger. Au plan historique il a joué un grand rôle dans la formation et le développement de l’Empire du Mali et du Royaume Bambara de Ségou. Il fut fondé par les Koné dont l’ancêtre était Moriba Koné et sa fondation remonte au VIII ème siècle. Avec une diversité ethnique, des sites naturels et culturels de grande envergure, le pays du Dô présente des atouts touristiques majeurs. « Dô » ou encore appelé « Dodugu » est le berceau des empires médiévaux du Mali. Dans cette contrée de nombreuses célébrités y sont nées selon le griot Mamary Diabaté : Sokolon Koné la femme buffle, Sounou Sacko la mère de Biton Coulibaly, Checkna Hamala, Ousmane Madani Haïdara, Mamourou Coulibaly père de la mère de Monzon Diarra de Ségou.
Histoire de la femme buffle !
Do Kamissa la génitrice de Soundjata Keïta, était une femme haïe par les siens, se retira dans les fourrés et se métamorphosa en buffle pour semer la terreur dans le pays Dodugu. Selon le griot, sa queue était dorée et argentée, son cri dénudait les arbres, son haleine embrassait la forêt. C’est pourquoi, précise-t-il, un jour cette femme buffle fut séduite par les bienfaits de Damansa woulenda et Damansa Woulani, deux frères chasseurs venus du Mandé. Que pour l’abattre elle leur livra son secret. En signe de reconnaissance dit le griot Diabaté, elle proposa aux deux frères de choisir Sogolon Koné pour l’épouse parmi les nombreuses filles du roi Sakaran Koné.
Culture du Mali au sens de toutes les activités de l’action gouvernementale !
Mali tourisme partenaire du festival international du Dô à travers son Directeur général adjoint, Moctar Bâ, a fait savoir que ce festival s’inscrit en droite ligne de leur vision du développement du tourisme local. Par ailleurs, que la culture est placée au centre de toutes les activités de l’action gouvernementale, car elle est la meilleure des richesses malgré que notre pays possède de l’or, du pétrole, du lithium et de diamant.
« On ne peut pas parler du Mali sans parler du pays légendaire du Dô. Notre pays a tout fait pour sauvegarder ses valeurs historiques et artistiques »a-t-il laissé entendre. Avant de faire savoir, que sont inscrits au compte de l’Unesco 18 biens culturels du patrimoine culturel du Mali.
Pour sa part, Yamoussa Fané, chef de cabinet du Ministère l’Artisanat, de la Culture, de l’industrie hôtelière et du Tourisme dira que le Gouvernement du Mali soutient les initiatives culturelles, les festivals à travers le Mali. Pour lui, ce festival qui est à sa 3ème édition fait partie également des évènements majeurs, que son département a désormais inscrits dans l’agenda culturel du Mali. « Notre souhait est que ce festival grandisse et qu’il contribue à la promotion de cette localité, faire connaitre le pays du Dô et promouvoir le tourisme malgré le contexte sécuritaire difficile » a-t-il émis comme souhait.
De son côté, le Directeur Régional du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ségou, Gaoussou Fofana, précisera que les sites touristiques du pays Dô sont reconnus par leur service, même s’ils ne sont pas encore inscrits sur la liste du patrimoine culturel national. Parlant de l’aménagement de ces sites, il a fait savoir que son service n’a pas encore un programme à cet effet. Qu’ils sont à la recherche de financement pour valoriser dans toute la zone des circuits touristiques.
A l’en croire, ces sites historiques ne sont pas assez visités à cause de diverses difficultés. Qui ont pour noms : manque de circuit touristique approprié, insuffisance notoire d’établissement d’hébergement, restauration et loisirs, absence de formation des guides ou animateurs locaux, difficultés d’accès aux sites pendant l’hivernage.
A noter que toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour le bon déroulement du festival.
Par Fatoumata Coulibaly
Le Sursaut